Voilà quelques années déjà que les BRICS ont lancé leur banque de développement (NBD), avec pour objectif de financer des projets publics et privés. Le tout s’inscrit dans le sillage affiché de leur plan de dédollarisation. Cette banque, désormais pleinement opérationnelle, a réalisé une émission monétaire importante d’un point de vue économique et géostratégique. La NBD a produit très récemment un coup de maître en émettant 6 milliards de yuans, soit près de 845 millions de dollars américains.
« Panda bonds »
C’est un jalon important dans la jeune histoire de la NBD. Elle signifie clairement sa volonté de promouvoir le développement économique au sein des pays membres. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux pays soient candidats à l’adhésion au BRICS.
Ces obligations ont des impacts globaux et environnementaux en Chine, mais pas seulement. Les « panda bonds » émis par la NBD dépassent largement les frontières chinoises et celle des BRICS, et suscite un intérêt grandissant dans d’autres régions du monde, notamment en Afrique. C’est le cas par exemple de l’Égypte, nouveau membre de l’alliance, qui vient d’émettre en octobre dernier l’équivalent de 480 millions de dollars par ces instruments financiers des plus novateurs.
Les BRICS frappent un grand coup
C’est dans cette foulée de la NBD que l’on comprend le pas pris par l’annonce d’un système de paiement innovant, basé sur la blockchain et les cryptos. Par cette initiative, les BRICS pourraient bien être à l’avant-garde d’une réforme majeure du système monétaire international, où les cryptos assumeraient un rôle central dans la redéfinition des normes économiques et financières.
Le déploiement imminent d’un système de paiement révolutionnaire sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel vert du dollar. S’appuyant sur la blockchain et intégrant les cryptomonnaies, cette initiative se veut une solution et un vecteur de l’indépendance économique globale.
L’avènement de ce nouveau système pourrait marquer le début d’une période de décentralisation monétaire. Il semble que l’actuelle présidence des BRICS+, portée par la Russie, joue un rôle prépondérant dans ce choix de création d’un système de paiement indépendant basé sur des outils de pointe. Si dans toute l’Union européenne on parle austérité, sur la base d’une baisse dogmatique de la dépense publique, il y a des pays où l’on parle encore de développement, qui plus est respectueux de l’environnement.
La blockchain (ou chaîne de blocs en français) est une technologie de stockage et de transmission d’informations de manière sécurisée, transparente et décentralisée. Elle fonctionne comme un registre numérique partagé qui enregistre des transactions ou des données sous forme de blocs, liés les uns aux autres dans un ordre chronologique. Chaque bloc contient un ensemble d’informations et une empreinte unique (appelée hash), qui permet de garantir l’intégrité des données. La blockchain est principalement connue pour son usage dans les cryptomonnaies comme le Bitcoin, mais elle a aussi des applications dans divers domaines (finance, logistique, vote électronique, etc.).
