L’année 2025 marque un tournant pour les BRICS+. Alors que l’organisation cherche à renforcer son influence, elle attire un nombre croissant de pays désireux de s’affranchir des structures dominées par l’Occident. L’adhésion de l’Indonésie, confirmée en début d’année, illustre cette dynamique. Avec sa position stratégique au cœur des routes commerciales et sa puissance économique, le plus grand pays musulman du monde apporte une nouvelle dimension au bloc.
Un élargissement stratégique
L’expansion des BRICS+ ne se fait pas au hasard. Les critères d’adhésion reposent sur des facteurs économiques, diplomatiques et stratégiques. L’Indonésie, en tant que plus grande économie d’Asie du Sud-Est et acteur clé du commerce maritime mondial, représente un choix naturel.
D’autres pays lorgnent vers le bloc, attirés par la promesse d’un partenariat plus équitable et d’une alternative aux institutions financières occidentales comme le FMI ou la Banque mondiale. Au total, 23 nations ont officiellement manifesté leur intérêt à rejoindre les BRICS+.
L’un des enjeux majeurs de l’expansion des BRICS+ est la réduction de la dépendance au dollar dans les échanges commerciaux. Depuis plusieurs années, le bloc développe des mécanismes financiers alternatifs, dont une unité de compte commune en discussion et un système de paiements transfrontaliers en devises locales.
Le passage stratégique du détroit de Malacca
L’Indonésie pourrait jouer un rôle crucial dans cette transition. Située au carrefour des routes commerciales asiatiques, elle est un point de passage stratégique pour les hydrocarbures et les marchandises circulant entre la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient. Son intégration aux BRICS+ renforce donc les ambitions du groupe en matière de souveraineté économique.
L’un des points clés du commerce mondial est le détroit de Malacca, par lequel transite environ 40 % du commerce maritime. Cette voie navigable est essentielle pour le transport du pétrole, du gaz et des marchandises entre l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe. L’Indonésie, en contrôlant une grande partie de ce détroit, pourrait jouer un rôle central dans la régulation du commerce mondial au sein des BRICS+. L’intégration du pays dans le bloc devrait renforcer la coopération sur la sécurisation des voies maritimes et offrir une alternative aux grandes puissances occidentales dans le contrôle du trafic maritime international.
L’Arabie saoudite, une adhésion encore en suspens
Si l’Arabie saoudite a manifesté un fort intérêt pour rejoindre les BRICS+, son adhésion n’a pas encore été concrétisée. Le royaume, en tant que premier exportateur mondial de pétrole, jouerait un rôle clé dans l’alliance, notamment en renforçant les mécanismes de coopération énergétique. Toutefois, ses relations stratégiques avec les États-Unis et ses engagements vis-à-vis du G20 pourraient ralentir le processus d’intégration au sein du bloc.
Le processus d’adhésion étant sélectif, seuls certains de ces pays pourraient rejoindre le bloc à court terme.
Avec ses 277 millions d’habitants, l’Indonésie est le pays musulman le plus peuplé au monde. Son économie, en forte croissance, en fait un acteur clé de l’Asie du Sud-Est. Elle est également un partenaire stratégique dans la transition énergétique mondiale, grâce à ses vastes ressources en nickel, essentiel pour les batteries électriques.
Son adhésion aux BRICS+ marque un tournant géopolitique.