Car derrière ce geste se dessine un triangle économique inédit entre Inde, Russie et Chine, qui marginalise peu à peu le système du pétrodollar.
Une manœuvre monétaire pour contourner sanctions et pressions américaines
L’information révélée par Reuters peut sembler anecdotique, elle ne l’est pas. La compagnie publique Indian Oil Corporation a réglé deux à trois cargaisons de brut russe directement en yuan, contournant ainsi le dollar ou le dirham jusqu’ici utilisés comme devises intermédiaires.
Cette simplification n’est pas seulement une question de coûts : elle traduit une volonté politique de se détacher de l’infrastructure financière dominée par les États-Unis, qui constitue l’un des leviers majeurs des sanctions occidentales.
La décision de New Delhi intervient dans un contexte tendu. Fin août, Donald Trump a porté à 50 % les droits de douane sur les importations indiennes de pétrole russe, doublant les tarifs existants et menaçant d’étendre ces mesures à l’ensemble des pays affiliés aux BRICS. Plutôt que de se plier à ces pressions, l’Inde ajuste sa stratégie énergétique et monétaire. Elle cherche à garantir la sécurité de ses approvisionnements tout en affirmant son…