Leur déclaration marque une étape importante dans la quête d’un nouvel ordre international plus équitable et multilatéral.
Un plaidoyer pour un multilatéralisme rénové
À Rio, les chefs de la diplomatie des pays membres des BRICS – élargis depuis 2024 – ont rappelé leur attachement aux principes du multilatéralisme, tout en dénonçant la montée de l’unilatéralisme et des pratiques coercitives. Ils affirment leur volonté de défendre les buts et principes de la Charte des Nations Unies et d’assurer à l’ONU un rôle central dans les affaires internationales.
Cette posture traduit un basculement profond : les BRICS ne se contentent plus de revendiquer une meilleure représentation dans les institutions existantes, ils proposent une transformation des règles elles-mêmes. En ligne de mire, les mécanismes de domination hérités de la Guerre froide, prolongés selon eux par l’hégémonie occidentale dans les enceintes de décision globales. Ils dénoncent ainsi toute tentative de contourner les institutions multilatérales par des décisions unilatérales, notamment sous la forme de sanctions économiques extraterritoriales.
Un projet alternatif pour le développement mondial
La déclaration publiée à l’issue de la réunion insiste sur le rôle crucial du commerce international comme moteur de développement durable et de réduction des inégalités. Les BRICS défendent un système commercial fondé sur des règles claires, transparentes et équitables, au cœur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ils s’inquiètent des dérives protectionnistes, des mesures douanières discriminatoires et des pratiques unilatérales qui mettent à mal les principes fondamentaux de l’OMC.
Dans cette logique, ils appellent à une réforme structurelle de l’organisation, afin qu’elle reflète mieux les intérêts des pays du Sud. Le commerce ne doit plus être un instrument de domination, mais un levier de justice économique et de coopération. Cette position s’inscrit dans un projet global : construire une architecture de développement alternatif, reposant sur la coopération Sud-Sud, la souveraineté des États et le respect mutuel.
Les BRICS entendent aussi défendre une approche non intrusive des droits de l’homme, fondée sur le dialogue, la diversité des modèles nationaux et le rejet de toute instrumentalisation politique. Cette ligne souligne leur volonté de s’affirmer non seulement comme une coalition économique, mais comme une force politique globale, porteuse d’une autre vision du monde, dans le respect des souverainetés de chacun.