L’armée indienne insiste sur le caractère « ciblé et mesuré » de son opération, qui aurait évité les infrastructures militaires pakistanaises. Mais le Pakistan accuse l’Inde d’avoir violé son espace aérien à plusieurs reprises et revendique la destruction d’avions militaires. S’y ajoute une riposte par des tirs d’artillerie nourris sur plusieurs localités du Cachemire indien.
Frontières fermées, ciel bouclé
Côté indien, Narendra Modi a donné carte blanche à son armée et accuse Islamabad d’abriter les auteurs de l’attentat. Le Premier ministre affirme vouloir « tenir les coupables pour responsables » et déclare que toute nouvelle attaque terroriste recevra une réponse immédiate. Côté pakistanais, le gouvernement nie toute implication dans l’attentat, exige une enquête internationale et promet une « riposte décisive » en cas de nouvelle agression.
La crise dépasse le terrain militaire. L’Inde a suspendu les visas, fermé le poste-frontière de Wagah, rappelé ses diplomates et gelé les exportations d’eau vers le Pakistan. En retour, Islamabad ferme son espace aérien aux avions indiens et expulse plusieurs représentants de New Delhi. La guerre des nerfs s’installe aussi sur les canaux diplomatiques.
L’ONU alerte sur les risques d’un conflit généralisé entre deux puissances nucléaires. Les États-Unis, la France, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni ou encore l’Iran, entré en médiation, multiplient les appels à la retenue.
Le spectre du Cachemire
Depuis 1947, la région himalayenne du Cachemire est au cœur des tensions. L’attentat du 22 avril, le plus meurtrier depuis plus de 20 ans, a relancé une guerre larvée entre séparatistes islamistes, forces de sécurité et pouvoirs rivaux. Mais l’ampleur des frappes du 7 mai marque une rupture : du jamais-vu depuis la crise de 2019.
Le monde « ne peut pas se permettre une guerre » entre l’Inde et le Pakistan, rappelle l’ONU. Mais sur le terrain, les logiques de représailles semblent désormais plus fortes que les appels au dialogue.