Dans un climat de tensions et de menaces persistantes, héritées du premier mandat de Donald Trump, cette démarche dépasse la simple posture diplomatique.
L’héritage explosif du premier mandat Trump
En 2018, Donald Trump acte le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun (JCPOA), l’accord de 2015 qui encadrait le programme nucléaire iranien. Ce coup de force s’accompagne d’une politique de « pression maximale » : une avalanche de sanctions économiques conçues pour asphyxier l’économie iranienne et isoler Téhéran sur la scène internationale.
Mais au-delà de l’arsenal économique, l’administration Trump enchaîne les provocations militaires. Le 3 janvier 2020, l’assassinat du général Qassem Soleimani par une frappe de drone américaine en Irak marque un point de rupture. La riposte iranienne, sous forme d’attaques de missiles sur des bases américaines, scelle un climat de confrontation permanente.
Mais ce durcissement a eu l’effet inverse. Il a affaibli les courants modérés au sein du pouvoir iranien, ceux qui misaient sur la négociation, tout en consolidant les factions les plus radicales. En réponse aux pressions occidentales, Téhéran s’est tourné durablement vers Moscou et Pékin.
À peine revenu sur le devant de la scène, Donald Trump adopte une posture encore plus offensive. Après une série d’attaques revendiquées par les rebelles houthistes contre des intérêts américains en mer Rouge, il désigne Téhéran comme responsable et brandit la menace d’une intervention militaire. Dans une lettre officielle, il somme l’Iran d’accepter un nouvel accord nucléaire, sous peine de « conséquences graves ». Il donne deux mois à la République islamique pour plier.
Un front diplomatique contre l’unilatéralisme occidental
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C’est peu dire que la déclaration conjointe du 14 mars 2025 n’est pas anodine. Pékin, Moscou et Téhéran y réaffirment leur attachement au Traité de non-prolifération (TNP) et défendent le droit de l’Iran à développer une énergie nucléaire à des fins civiles. Ils condamnent également les sanctions économiques unilatérales, qu’ils considèrent en violation du droit international.
Mais ce n’est pas qu’une affaire de nucléaire. En adoptant une posture de médiateurs face aux pressions occidentales, la Chine et la Russie s’imposent un peu plus en architectes de la multipolarité du monde.
Le message est clair : l’Iran ne pliera pas sous la menace et des grandes puissances sont prêtes à soutenir une approche fondée sur le dialogue plutôt que sur la coercition.