De la Russie à l’Inde, via l’Iran et l’Asie centrale, ce corridor devient l’axe stratégique d’une mondialisation qui se décentre, contournant les routes maritimes occidentales et structurant une nouvelle géopolitique commerciale.
C’est à Astrakhan que s’esquisse la nouvelle carte de l’Eurasie
Dans la ville-port qui domine le delta de la Volga, l’édition 2025 du Forum international d’Astrakhan a fonctionné comme un révélateur : l’INSTC n’est plus une vision, mais la colonne vertébrale d’un basculement géoéconomique en cours.
Autour de la Russie, de l’Iran et de l’Inde — fondateurs historiques depuis 2000 — se sont rassemblés les représentants d’une dizaine de pays du Moyen-Orient, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique de l’Est, tous attirés par une même promesse : un corridor ferroviaire et maritime capable de relier la Baltique, le golfe Persique et l’océan Indien sans emprunter les lignes dominées par l’Occident.
Les échanges du forum ont donné un cadre lisible à cette ambition. Pour Dmitry Birichevsky, du ministère russe des Affaires étrangères, l’INSTC est désormais un « outil de sécurité économique », destiné à garantir l’accès aux marchés du Sud global alors que les sanctions et…