Le 27 février 2025, le Parlement européen a voté la suspension de l’accord sur les minerais avec Kigali et l’arrêt de toute assistance militaire. « Ce vote montre que les lignes bougent », salue Marc Botenga, député du PTB.
Le rôle du Rwanda et du M23 dans la déstabilisation
Malgré les condamnations répétées des Nations Unies et d’autres organisations internationales, le soutien militaire et logistique du Rwanda au M23 perdure. Ce groupe rebelle, actif dans l’est de la RDC, multiplie les attaques contre les populations civiles, provoquant des déplacements massifs et aggravant une crise humanitaire dramatique. Les armements sophistiqués dont dispose le M23, en partie fournis par Kigali, témoignent de l’implication directe du Rwanda dans ce conflit.
La RDC multiplie les démarches diplomatiques pour alerter la communauté internationale, mais la mise en œuvre de sanctions efficaces tarde. Plusieurs résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU ont exigé le retrait des troupes rwandaises et la fin du soutien au M23, mais leur application demeure incertaine en raison des intérêts économiques et stratégiques de certains États influents.
L’exploitation illégale des ressources minières congolaises
Les exportations rwandaises de coltan interrogent : bien que ce pays ne possède pas de gisements significatifs, il figure parmi les principaux exportateurs mondiaux. Cette anomalie alimente les accusations de pillage et de trafic organisé. L’Union européenne, en signant des accords commerciaux sur les matières premières avec Kigali, est accusée de fermer les yeux sur ce commerce illégal.
Le maintien des liens économiques et militaires entre le Rwanda et certaines puissances occidentales empêche une résolution durable du conflit. Pour mettre fin à cette guerre silencieuse, il semble nécessaire d’imposer des sanctions économiques ciblées et de renforcer la transparence dans l’exploitation des ressources minières. Sans ces mesures, la population congolaise continuera de subir les conséquences de ce conflit dans l’indifférence générale.
Le génocide des Tutsis de 1994 a bouleversé la région des Grands Lacs. La victoire du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame a entraîné un exode massif de Hutus vers la RDC, alimentant des tensions et des conflits armés. Le Rwanda justifie ses interventions militaires en RDC par la présence de groupes armés issus de ces anciens réfugiés, notamment les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Toutefois, cette justification masque une stratégie de contrôle des ressources minières congolaises.
La RDC possède d’immenses réserves de minerais stratégiques, essentiels à l’économie mondiale. Le cobalt est indispensable à la fabrication des batteries de véhicules électriques, tandis que le coltan est un composant clé des smartphones et des ordinateurs. L’or congolais est également convoité pour l’industrie joaillière et le secteur financier. Ces ressources attisent les convoitises, ce qui alimente le conflit et prive la population congolaise de revenus cruciaux.