Hausse des taux d’intérêt, dette publique record, pression démographique, l’archipel entre dans une phase plus instable, qui pourrait avoir des répercussions au-delà de ses frontières, notamment sur les marchés obligataires américains.
Le Japon change d’ère monétaire
Pendant plus de vingt ans, le Japon a bénéficié d’un environnement de taux d’intérêt exceptionnellement bas, voire négatifs. Cette politique monétaire ultra-accommodante a permis à l’État de s’endetter massivement sans peser sur les finances publiques, grâce à un financement interne par les ménages, les banques et les institutions japonaises.
Mais depuis fin 2023, la Banque du Japon a commencé à remonter progressivement ses taux, mettant fin à l’ère du « zéro pour cent permanent ». Résultat : les taux d’intérêt à long terme, notamment sur les obligations à 30 ou 40 ans, ont fortement augmenté. Le taux du 40 ans dépasse aujourd’hui 3,5 %, contre 0,2 % il y a trois ans. Ce retournement de tendance provoque des pertes de valorisation significatives pour les détenteurs d’obligations, en particulier les banques, les assureurs et les fonds de pension japonais.