Les récentes déclarations de Donald Trump sur l’achat de l’île ont ravivé les débats sur la souveraineté groenlandaise et l’importance géopolitique de cette région au cœur des rivalités internationales.
Un bastion stratégique en Arctique
La base aérienne de Pituffik, située à seulement 1 500 km du pôle Nord, est l’épicentre de la présence militaire américaine au Groenland. Autrefois appelée Thulé, cette installation construite en 1941 pendant la Seconde Guerre mondiale a été modernisée à plusieurs reprises. Aujourd’hui, elle abrite un radar d’alerte avancée, crucial pour le système de défense antimissile des États-Unis.
Au cours des dernières années, l’attention portée à la base s’est accrue en raison de l’intensification des rivalités géopolitiques dans l’Arctique. La fonte des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes et expose des ressources naturelles stratégiques, attirant la convoitise des grandes puissances, notamment la Russie et la Chine. En réponse, les États-Unis investissent massivement dans la modernisation de Pituffik, y compris la construction d’une infrastructure capable d’accueillir des avions de chasse F-35, équipés pour des missions nucléaires.
Les exercices militaires menés récemment depuis cette base témoignent de son rôle renforcé dans la dissuasion stratégique. En parallèle, Washington affirme vouloir garantir la sécurité du Groenland et de l’Arctique contre toute menace extérieure, mais cette présence militaire suscite des interrogations sur son impact sur l’environnement et la souveraineté du territoire.
Trump et le « rêve » d’un Groenland américain
En 2019, les ambitions de Donald Trump concernant le Groenland ont créé un véritable séisme diplomatique. L’ancien président américain avait publiquement évoqué l’idée d’acheter l’île, une déclaration qui avait été immédiatement rejetée par le Danemark et largement critiquée au Groenland. Trump voyait dans cet achat une opportunité d’étendre l’influence stratégique des États-Unis tout en sécurisant l’accès aux ressources naturelles de l’Arctique.
Si cette proposition n’a pas abouti, elle a mis en lumière la vision américaine d’un Groenland central dans leur politique arctique. L’île, bien que dotée d’une autonomie, reste sous souveraineté danoise, mais les accords bilatéraux avec le Danemark permettent à Washington de maintenir ses installations militaires sur le territoire.