Les titres sont secs, les rendements flambent, et Tokyo s’agite. Le gouvernement japonais envisage de racheter ses obligations d’État à très long terme, celles qu’il avait émises à des taux ultra-bas ces dix ou vingt dernières années. Pourquoi ? Parce que le marché ne veut plus de cette dette, ou en tout cas, pas à ce prix-là.
Comprendre en deux phrases
Une obligation, c’est une dette vendue à un investisseur. Si personne n’en veut, il faut soit en émettre moins, soit racheter celles qui traînent sur les marchés… quitte à s’endetter encore un peu plus.
En mai, les obligations à 30 ans ont vu leur taux grimper jusqu’à 3,18 %, un record. Trop risqué, disent les investisseurs, qui commencent à douter de la capacité du Japon à continuer d’émettre massivement sans conséquence.
Une dette devenue suspecte
Le Japon n’est pas un cas isolé, mais il est un cas d’école. Sa dette publique dépasse les 260 % du PIB, un record mondial. Et voilà que l’inflation remonte, que les taux repartent à la hausse, et que les marchés – ces juges auto-proclamés…