Les Nations unies se fixent depuis 2015 l’objectif d’un monde sans faim d’ici à 2030. Ce rapport onusien comptabilise environ 733 millions de personnes qui ont été confrontés à la faim en 2023. Près de 10 % de la population mondiale, avec d’énormes disparités en fonction des régions. Sur le continent africain, ce chiffre s’élève à près de 20 %.
De l’extrême pauvreté à la faim
Le constat est sans appel. Les agences à l’origine du rapport admettent que « la progression vers l’objectif plus vaste de l’accès de tous à une nourriture adéquate de manière régulière est au point mort ». En plus des centaines de millions de personnes touchées par la faim, « plus d’un tiers des personnes dans le monde – soit 2,8 milliards environ – ne pouvaient se permettre une alimentation saine en 2022 ».
Ces chiffres sont sensiblement similaires à ceux de l’extrême pauvreté. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2022, « la pandémie du Covid a plongé environ 70 millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020. En conséquence, environ 719 millions de personnes subsistaient avec moins de 2,15 dollars par jour à la fin de 2020 ».
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La faim, au même titre que l’extrême pauvreté, tend à se concentrer en Afrique subsaharienne et dans certaines régions d’Asie du Sud. Le rapport publié le 24 juillet dernier indique d’ailleurs que « la faim continue d’augmenter en Afrique, mais reste relativement stable en Asie, et que des progrès notables sont enregistrés en Amérique latine ».
Différents facteurs
Si les causes de cette situation sont diverses, « les conflits, la variabilité et les extrêmes climatiques, et les ralentissements et fléchissements économiques » intensifient toujours l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition.
L’un des principaux facteurs reste du côté des financements « qui exigent un engagement politique plus constant » notent les agences de l’ONU. Et d’ajouter que « les pays qui sont confrontés aux niveaux d’insécurité alimentaire les plus élevés […] sont aussi ceux qui ont le moins accès au financement ».
Près de 582 millions de personnes seront en situation de sous-alimentation chronique à la fin de la décennie d’après les projections, dont plus de la moitié d’entre elles en Afrique. Les dynamiques observées jusqu’ici montrent que ce sont les coopérations multilatérales et la recherche d’un développement mutuel qui permettront d’infléchir la tendance.