Réunie les 4 et 5 décembre à Genève, l’UER savait qu’elle marchait sur un fil. En confirmant qu’Israël participerait bien à l’Eurovision 2026 à Vienne, elle a rouvert des plaies béantes. L’exclusion de la Russie en 2022, justifiée par le « discrédit » qu’aurait provoqué sa présence après l’invasion de l’Ukraine, sert aujourd’hui de référence incontournable. Alors que le bilan humain à Gaza dépasse les 70 000 morts selon les autorités locales, les pays boycottants jugent incompréhensible l’absence d’une mesure équivalente.
Le ministre espagnol de la Culture, Ernest Urtasun, l’a dit sans détour : « Vous ne pouvez pas blanchir Israël étant donné le génocide à Gaza. » Pour l’UER, l’argument ne tient pas : l’Eurovision oppose des diffuseurs publics, pas des gouvernements, et KAN, le diffuseur israélien, respecte encore les critères techniques. Une ligne de défense qui ne convainc plus personne. La Slovénie fustige une justification « déconnectée de toute réalité morale », affirmant qu’une participation contredirait ses « valeurs de paix, d’égalité et de respect ».
Boycott moral et accusations d’instrumentalisation
Les raisons avancées par les pays quittant le concours mêlent éthique,…