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Photo de Nick Ut. Kim Phuc courant nue après avoir été gravement brûlée par le napalm, photo exposée au Musée des vestiges de guerre à Ho Chi Minh-Ville, dans le sud-Vietnam. Kent MacElwee - CC BY-NC-ND 2.0
Impérialisme US

Justice pour les victimes vietnamiennes

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Mise à jour le 23 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Guerre États-Unis Justice Vietnam

Le 22 août prochain, la Cour d’appel de Paris rendra son verdict dans le procès intenté par la Franco-Vietnamienne Trần Tố Nga à 14 sociétés américaines, pour avoir fourni de la dioxine à l’armée américaine pendant la guerre au Vietnam. Ce procès a bénéficié d’un large soutien international, et a attiré l’attention du public sur les souffrances des victimes.

Aucune guerre chimique n’est comparable à celle qui a été menée par l’armée américaine au Vietnam entre 1961 et 1971, que ce soit sur le plan de la durée ou sur celui des dégâts provoqués, tant sur la santé humaine que sur l’environnement.

Durant toute cette sale guerre chimique, l’armée américaine a répandu au Sud Vietnam environ 80 millions de litres de produits chimiques toxiques, dont 60 % d’agent orange, contenant 366 kg de dioxine. Plus de 4,8 millions de Vietnamiens y ont été exposés, dont plus de 3 millions de victimes directes, avec des conséquences transmises jusqu’à la quatrième génération.

Les graines du désastre

Le combat judiciaire de Trần Tố Nga en particulier, et les procès intentés précédemment par les victimes vietnamiennes de l’agent orange à différentes firmes chimiques américaines, s’inscrivent dans la droite ligne des luttes pour la protection des droits humains et de la justice.

Le fait est que les victimes de l’agent orange sont privées de ces droits fondamentaux. Elles souffrent de lésions nerveuses, de handicaps divers ou de cécité. Beaucoup de leurs enfants, voire leurs petits-enfants naissent handicapés, alors que ceux qui ont semé les graines de ce désastre se font les apôtres de la protection et du respect des droits de l’Homme.

Un combat judiciaire long et douloureux

Le Vietnam a adopté des mesures spécifiques visant à atténuer les souffrances des victimes de l’agent orange. Chaque année, l’État réserve plus de 10 000 milliards de đồng (plus de 420 millions de dollars) aux allocations mensuelles et aux soins médicaux qui leur sont destinés. Au total, 320 000 personnes bénéficient ainsi d’allocations, au titre de leurs contributions à la révolution.

Les familles dont l’un des membres est victime de la dioxine peuvent quant à elles prétendre à une assurance maladie gratuite. On notera enfin que des milliers de personnes gravement atteintes, des enfants mal formés pour la plupart d’entre elles, sont soignées dans douze villages baptisés villages de Paix ou d’Amitié. Le 10 août dernier, la vice-présidente de la république du Vietnam, Võ Thị Ánh Xuân, a rendu visite aux pensionnaires d’un centre de soins et de traitements des victimes de l’agent orange/dioxine de Hanoï, à l’occasion de la journée des victimes vietnamiennes de l’agent orange/dioxine.

C’est le 10 janvier 2004 qu’a été créée l’Association des victimes vietnamiennes de l’agent orange/dioxine dans le but de protéger les victimes et de les représenter à l’intérieur et à l’extérieur du pays. C’est un combat long et douloureux qui, pour l’association, doit être mené jusqu’au bout.

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