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Mediabanco Agencia - CC BY 2.0
Daniel Jadue

Un maire communiste destitué au Chili

Accès libre
Mise à jour le 24 octobre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Santé Justice Chili

Le maire communiste de Recoleta, Daniel Jadue, était emprisonné le 3 juin dernier par les autorités de Santiago au Chili. Le tout pour motif de « corruption et fraude dans l’achat et la vente de fournitures médicales ».

Sa présumée faute ? Avoir permis aux habitants de sa commune et de 170 autres municipalités de bénéficier de médicaments à moindre coût.

Après 45 jours de détention, Daniel Jadue est libre bien qu’il ait été démis de ses fonctions de maire. Jadue jouissait pourtant d’une grande popularité auprès des couches sociales défavorisées, particulièrement celles de Recoleta où il était élu.

La mise en détention d’un homme élu démocratiquement illustre une mesure de mise à l’écart et de destitution des fonctions politiques. Nombreux sont ceux qui appuient l’idée d’une persécution politique par le biais de la justice chilienne.

Concernant les accusations à son encontre, Daniel Jadue s’est défendu de nombreuses fois en affirmant que ce que la justice chilienne nomme la « fraude et la corruption » n’est qu’une remise en question des avantages économiques des grands distributeurs pharmaceutiques du Chili. De plus, Jadue affirme que ses agissements sont connus depuis « bien longtemps » par les municipalités ayant bénéficié des programmes sociaux de son administration ainsi que par le gouvernement Chilien. Il pointe notamment du doigt comme indice « suspicieux » que l’enquête le visant ait débutée précisément au cours d’une année où les élections régionales se tiennent au Chili.

« Personne ne peut penser qu’avec l’attention constante du ministère public sur notre administration, nous commettrions des actes illicites qui mettraient en péril un projet aussi merveilleux que les Pharmacies Populaires », affirmait-il récemment.

D’autant que ces poursuites ne datent pas d’hier. Jadue fut victime d’une soixantaine de procédures judiciaires depuis 2012 et surtout après 2015, lorsqu’il a fondé la première pharmacie populaire du pays. L’élu a toujours remporté chacun de ses procès dont l’objet fut toujours de conduire une gestion publique de sa municipalité, contre les intérêts privés.

Depuis 2017, plus de 86 communes ont appliqué le modèle des pharmacies populaires. Et, avec tous ses démêlés judiciaires, Jadue a toujours fustigé la gestion pharmaceutique chilienne, notamment en accusant l’État de ne pas intervenir sur le marché privé du médicament pour réguler les prix et permettre aux Chiliens d’accéder à des médicaments à bas coût.

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