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États-Unis

Trump relance le recouvrement forcé des prêts étudiants

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États-Unis Social Donald Trump

L’administration Trump rouvre le robinet du recouvrement des prêts étudiants en défaut, mettant fin à cinq ans de sursis. Saisie sur salaires, suppression des aides au remboursement et démantèlement des programmes de remise de dette menacent des millions d’Américains déjà précaires.

Depuis le 6 mai, les agences de recouvrement mandatées par le ministère de l’Éducation peuvent à nouveau saisir les salaires des emprunteurs de prêts étudiants en défaut. Cette décision met fin à la suspension amorcée en 2020 au début de la pandémie. Elle touche immédiatement plus de cinq millions d’Américains, et pourrait en concerner jusqu’à dix millions si les dispositifs de soutien au remboursement sont supprimés comme prévu.

Une reprise brutale après cinq ans de pause

Alors que les taux d’intérêt et le coût de la vie pèsent sur les foyers modestes, les critiques se multiplient contre une politique jugée punitive. Le Student Borrower Protection Center dénonce une attaque directe contre les familles de travailleurs : « Cela va attiser les flammes du chaos économique », alerte son directeur Mike Pierce. La menace de saisie ne s’arrête pas aux salaires : les remboursements d’impôts et les chèques de Sécurité sociale pourraient également être captés.

Cette relance du recouvrement s’inscrit dans un mouvement plus large : la remise en cause de l’ensemble des dispositifs mis en place sous l’administration Biden. La suppression du plan SAVE – qui permettait un calcul des mensualités en fonction du revenu – va mécaniquement accroître le fardeau des remboursements. D’autres programmes emblématiques sont dans le viseur : la remise de dette pour les travailleurs du service public, les prêts subventionnés pour les étudiants modestes, et même l’accès aux bourses Pell, désormais conditionné.

Les conséquences pourraient être dramatiques. Une simulation de la Réserve fédérale anticipe une chute de 171 points des scores de crédit pour les emprunteurs en défaut, réduisant leur accès au logement ou à l’achat d’un véhicule. Pour Tony Carrk, directeur d’Accountable.US, ces politiques visent à « financer les baisses d’impôts des plus riches en sabrant les programmes éducatifs des classes populaires ».

Face à ces annonces, près de 200 organisations, syndicats étudiants et associations ont co-signé une lettre ouverte au département de l’Éducation, appelant à cesser ce qu’elles qualifient de « destruction volontaire de l’ascenseur social américain ».

Les mesures républicaines en question

  • Fin du plan SAVE : les mensualités ne seront plus ajustées au revenu.
  • Suppression des prêts subventionnés pour étudiants de premier cycle.
  • Suppression des prêts PLUS pour les parents d’étudiants.
  • Limitation de la bourse Pell, conditionnée à une fréquentation de 30 crédits/an.
  • Fin de la remise de dette pour étudiants floués par des écoles privées fermées.
  • Recouvrement forcé : saisie sur salaires, crédits d’impôts et Sécurité sociale autorisés.
Comprendre la chute du score de crédit

Pourquoi 171 points en moins, c’est dramatique ?

Le score de crédit (ou credit score), utilisé aux États-Unis, reflète la capacité d’un individu à rembourser ses dettes. Il varie généralement de 300 à 850. Un bon score (au-dessus de 700) permet d’accéder à des prêts avantageux. Un score bas (en dessous de 580) est considéré comme « risqué » par les prêteurs.

Selon les projections de la Réserve fédérale, les emprunteurs en défaut de prêt étudiant pourraient voir leur score chuter de jusqu’à 171 points. Exemple : un individu passant de 690 (score moyen) à 519 entrerait dans la catégorie dite « subprime ».

Conséquences concrètes :
  • Crédit immobilier : refus probable de prêt ou taux d’intérêt très élevé (parfois +3 à +4 points).
  • Crédit auto : obligation de payer comptant ou de contracter des crédits coûteux.
  • Logement : de nombreux bailleurs privés refusent les locataires au score trop faible.
  • Cartes de crédit : plafonds réduits, taux d’intérêt très élevés, voire refus.
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