Le 13 septembre 2025, le destroyer américain USS Jason Dunham a intercepté le navire de pêche vénézuélien Carmen Rosa, immobilisant ses neuf marins pendant huit heures au large de l’île de La Blanquilla, dans la Zone Économique Exclusive du Venezuela. Dix-huit soldats américains lourdement armés ont occupé le bateau, bloqué ses communications et paralysé son activité, dans ce que Caracas a qualifié de « provocation militaire ». Quelques jours plus tôt, un autre bateau avait été détruit par les forces américaines au nom de la lutte antidrogue et le président Donald Trump a revendiqué une frappe mortelle contre trois présumés membres du cartel vénézuélien Tren de Aragua.
Pour le ministre des Affaires étrangères Yván Gil, ces actes ne sont rien d’autre que des violations flagrantes du droit international et une tentative de créer un climat de guerre dans les Caraïbes. Le président Maduro y voit une politique de « changement de régime » menée sous couvert de lutte antidrogue. Washington accuse le Venezuela de narcotrafic et offre une prime de 50 millions de dollars pour la capture de Maduro.
Ces accusations interviennent alors que la Chine a intensifié sa coopération énergétique avec PDVSA, installant la plateforme Alula sur le lac Maracaibo dans un partenariat d’un milliard de dollars. Pour Maduro, « ce que Washington veut, c’est contrôler la richesse du Venezuela : pétrole, gaz et or ».
Mobilisation nationale et solidarités régionales
Face à cette escalade, Caracas a annoncé le déploiement de 25 000 soldats supplémentaires aux frontières, en plus des 123 000 militaires actifs. Le président a aussi appelé les citoyens à rejoindre la milice populaire, qui compte déjà plus de 212 000 volontaires prêts à défendre le territoire.
La riposte ne se limite pas au terrain militaire. L’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA-TCP) a dénoncé l’arraisonnement du Carmen Rosa comme un acte insensé et exprimé sa solidarité avec les pêcheurs. La Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) a convoqué une réunion d’urgence pour réaffirmer l’Amérique latine comme « zone de paix » et dénoncer toute ingérence extérieure. La Chine, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a condamné les actions américaines comme des atteintes graves à la souveraineté et au droit international.