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1961 Federico Gutierrez/shutterstock
Uruguay

Pepe Mujica est mort

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Mise à jour le 23 mai 2025
Temps de lecture : 2 minutes

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Amérique latine Uruguay

José “Pepe” Mujica, ancien président de l’Uruguay et figure iconique de la gauche latino-américaine, est décédé le 13 mai 2025 à l’âge de 89 ans. Il s’éteint comme il a vécu, dans la simplicité, sans jamais renier ses combats.

Né le 20 mai 1935 dans une famille de petits agriculteurs de la banlieue de Montevideo, Mujica prend très tôt le parti des humiliés. Dans les années 1960, il devient l’un des chefs de la guérilla des Tupamaros, un mouvement armé marxiste révolutionnaire qui affronte les classes dominantes uruguayennes et la répression d’État. Emprisonné pendant près de 13 ans, souvent dans des conditions inhumaines, Mujica incarne le prix payé par toute une génération militante dans les dictatures du Cône Sud.

Du maquis à la présidence

Élu président en 2009 avec 52,9 % des voix, Mujica gouverne de 2010 à 2015. Il ne s’installe jamais dans le faste. Il reste dans sa petite ferme de 45 m², cultive ses fleurs, roule dans sa Volkswagen Coccinelle et reverse 90 % de son salaire à des projets sociaux. Il refuse la résidence présidentielle, les gardes du corps et les symboles de la puissance.

Ce refus de la verticalité et de l’apparat le rend célèbre bien au-delà de l’Amérique latine. Mais Mujica n’est pas qu’un symbole. Il gouverne, réforme, affronte les lobbies. Il légalise l’avortement, ouvre le mariage aux couples homosexuels et lutte contre la pauvreté.

Orateur charismatique, Mujica dénonçait le capitalisme prédateur, les fausses promesses de la modernité libérale. À l’ONU en 2013, il assène : « Nous avons sacrifié les vieilles cultures de nos peuples pour consommer et consommer encore. » Il défend une écologie populaire, contre l’accaparement des ressources par les puissants.

« Le guerrier a droit à son repos »

Jusqu’au bout, il est resté fidèle à lui-même. En 2024, affaibli par un cancer de l’œsophage, il annonce publiquement qu’il ne suivra plus de traitement. Il accompagne néanmoins la campagne présidentielle de Yamandú Orsi, élu en novembre dernier. « Le guerrier a droit à son repos », dit-il alors. Il le disait sans emphase, avec la lucidité de ceux qui ont traversé la mort de près.

Pepe Mujica n’était pas un président comme les autres. Il n’était pas un intellectuel d’université, ni un révolutionnaire de salon. Il avait labouré la terre, survécu aux cachots, aimé la liberté plus que le pouvoir.

L’Uruguay lui rend aujourd’hui un hommage national. Mais c’est toute la gauche mondiale qui perd un repère. Un exemple. Et une exigence.

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