Nicolás Maduro a insisté sur la nécessité d’un front commun face aux pressions extérieures et aux défis technologiques.
L’unité régionale, une « arme atomique » face aux pressions extérieures
Devant un parterre de dirigeants latino-américains et caribéens, le président vénézuélien a mis en avant l’importance de la solidarité régionale pour résister aux influences étrangères et défendre la souveraineté des nations de l’ALBA-TCP. « Nous devons utiliser toutes nos capacités pour renforcer notre position sur la scène internationale et protéger nos nations », a-t-il martelé. Maduro a comparé l’unité des pays membres à une « arme atomique » en termes de puissance stratégique. Selon lui, seule une action collective peut garantir des résultats concrets, notamment face aux sanctions internationales qui frappent plusieurs États de l’Alliance. Cuba, le Venezuela et le Nicaragua sont particulièrement affectés par des mesures restrictives imposées par les États-Unis et l’Union européenne.
Sur le plan multilatéral, il a proposé de renforcer la coopération entre les membres de l’ALBA-TCP dans les organisations internationales, notamment à l’ONU et à la CELAC (Communauté des États latino-américains et caribéens). Une diplomatie concertée permettrait, selon lui, de contrer les ingérences extérieures et de défendre une approche souveraine du développement régional.
Technologiques et souveraineté régionale
Un autre point clé du discours de Maduro a été l’urgence de combler le retard technologique de la région. Il a mis en garde contre une dépendance aux grandes puissances en matière d’innovation et d’intelligence artificielle, qu’il a assimilée à une forme d’« esclavage moderne ». « Ceux qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies seront dominés », a-t-il averti. Face à cette menace, il a proposé un plan ambitieux d’investissement en recherche et développement, ainsi que la création d’une alliance scientifique entre les États membres. L’objectif : garantir l’autonomie de la région dans des secteurs stratégiques comme la numérisation, la biotechnologie et l’intelligence artificielle.
L’ALBA-TCP cherche également à renforcer son autonomie énergétique et alimentaire. Des discussions ont porté sur la création d’un fonds commun pour financer des infrastructures stratégiques, notamment dans l’agriculture et les énergies renouvelables.
En dépit des difficultés économiques et politiques auxquelles font face plusieurs de ses membres, l’ALBA-TCP continue de promouvoir une vision de coopération solidaire. La volonté affichée par Nicolás Maduro de renforcer l’unité et d’investir dans l’innovation technologique illustre la nécessité pour l’Amérique latine et les Caraïbes de se doter de leviers stratégiques face aux puissances dominantes.
Depuis plusieurs années, l’ALBA-TCP tente de réduire sa dépendance au dollar américain en développant des systèmes alternatifs. Le SUCRE, une monnaie virtuelle introduite en 2010, visait à faciliter les échanges intra-bloc en contournant les sanctions économiques. Toutefois, son usage reste limité face aux soucis de convertibilité et à l’instabilité économique des pays membres.
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L’ALBA-TCP a été fondée en 2004 par Hugo Chávez et Fidel Castro comme un contre-modèle aux accords de libre-échange dominés par les États-Unis. Loin des logiques de marché prônées par l’OMC ou l’ALENA (désormais AEUMC), elle privilégie la coopération solidaire et les échanges basés sur des complémentarités économiques. Aujourd’hui, elle regroupe dix pays dont le Venezuela, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua.