Le parti du président obtient quant à lui 34 %, selon les résultats officiels. Un écart de 13 points, suffisant pour déjouer tous les pronostics et rappeler la fragilité du président argentin.
Un revers cinglant malgré quelques sièges supplémentaires
Malgré ce revers, Milei sort partiellement indemne sur le plan institutionnel. Son parti devrait doubler son nombre de sièges à l’assemblée provinciale, passant de 12 à 24 sièges sur 92. Mais le signal envoyé par les électeurs reste le même. La stratégie de « choc libertarien » promise par le président, concentrée sur l’austérité et la dérégulation, se heurte à la résistance populaire, surtout dans les territoires où la crise se fait la plus violente.
Depuis son QG de La Plata, Javier Milei a reconnu une « claire défaite sur le plan politique », tout en affirmant que le cap fixé en 2023 ne changerait pas et serait même approfondi et accéléré. Une posture en décalage avec les réalités sociales, qui pourrait lui coûter cher lors des législatives nationales prévues en octobre 2025.
L’opposition, elle, ne s’est pas fait attendre. Axel Kicillof, gouverneur péroniste de Buenos Aires et figure importante de l’opposition, n’a pas mâché ses mots : « Milei va devoir changer de cap ! Le peuple vient de te donner un ordre… gouverne pour le peuple ! ».
Les forces de gauche, dont le Parti communiste argentin, ont salué ce recul comme un avertissement contre la politique ultralibérale et austéritaire de Milei. Elles appellent à renforcer les mobilisations populaires pour défendre les droits sociaux, alors même que l’inflation reste élevée (17,3 % sur les sept premiers mois de 2025, contre 87 % sur la même période en 2024).
Autre facteur aggravant, le scandale de présumés pots-de-vin impliquant Karina Milei, sœur du président et secrétaire générale de la présidence, dans l’Agence nationale pour le Handicap. Bien que la justice ne l’ait pas encore mise en cause, ce dossier a renforcé le sentiment de défiance populaire.
Cette défaite marque une pause et un avertissement sévère pour Javier Milei. Le président reste déterminé à poursuivre sa politique, mais il devra désormais composer avec une opposition renforcée, à quelques semaines seulement des législatives nationales. Un test décisif qui pourrait bien redessiner la carte politique argentine et rappeler que l’ultralibéralisme, lorsqu’il heurte le quotidien des classes populaires, n’a jamais le dernier mot.