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Jeso Carneiro - CC BY-NC 2.0
À Caracas

Maduro affirme qu’il est « un homme de paix mais un guerrier face à Washington »

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Mots -clé

États-Unis Venezuela

En portant à 50 millions de dollars la récompense pour l’arrestation de Nicolás Maduro, l’administration Trump franchit un nouveau cap dans son offensive contre le Venezuela. Entouré de ses chefs militaires, Maduro prévient que toute tentative pourrait marquer « le début de la fin de l’empire américain ».

En parallèle, plusieurs dirigeants latino-américains de droite et personnalités politiques évoquent ouvertement l’hypothèse d’une intervention militaire étrangère au Venezuela.

Une prime qui dépasse celle de Ben Laden

Sous les drapeaux vénézuéliens, entouré de ses principaux chefs militaires et policiers, Nicolás Maduro a lancé un avertissement frontal aux États-Unis. « Aux impérialistes, je dis : n’osez pas, car la réponse peut être le début de la fin de l’empire américain. Je suis un homme de paix, mais je suis un guerrier », a-t-il martelé après que l’administration Trump a doublé la prime pour son arrestation.

Le montant est désormais de 50 millions de dollars — un record qui dépasse celle autrefois promise pour Oussama Ben Laden. L’Assemblée nationale vénézuélienne a unanimement condamné cette mesure comme une « agression délirante » et une « tentative d’ingérence » dans les affaires souveraines du pays.

Cette « prime » a immédiatement été qualifiée de « pathétique » et de « grossière opération de propagande politique » par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil. Pour les autorités, il ne s’agit que d’une énième opération de déstabilisation pour faire tomber le pouvoir en place à Caracas, pourtant largement confirmé dans les urnes.

D’ingérences en ingérences

Cette offensive s’inscrit dans une longue série d’actions venues de Washington. En 2002, un coup d’État renverse brièvement Hugo Chávez, avec le soutien implicite puis avoué des États-Unis. Quelques mois plus tard, Caracas est frappée par une grève générale et un sabotage pétrolier encouragés par une série d’ONG américaines. Depuis 2019, l’élection de Maduro n’est plus reconnue par Washington, qui adoube Juan Guaidó comme « président par intérim » et soutient financièrement « l’opposition radicale ».

Les années suivantes voient se multiplier les coups tordus : l’« opération Armageddon » en 2017-2018 avec des financements venus des États-Unis et de la Colombie ; la tentative d’assassinat par drones explosifs sur Maduro en 2018 ; puis, en mai 2020, l’« opération Gideon » avec l’incursion de mercenaires américains visant à capturer le président, stoppée net avec l’arrestation de ses auteurs.

Depuis janvier 2025, une poignée de dirigeants latino-américains de droite ont évoqué publiquement l’idée d’une « intervention militaire » au Venezuela, à l’image de l’ex-président colombien de droite Álvaro Uribe, qui avait déclaré « préconiser une intervention militaire internationale avec l’armée vénézuélienne pour chasser le pouvoir […] ». Maduro lui avait immédiatement répondu, à l’occasion d’un festival antifasciste organisé à Caracas, qualifiant l’ex-président colombien de « triste personnage paramilitaire et narcotrafiquant ». Et d’ajouter : « Espèce de lâche, tu viens devant les troupes, je t’attendrai sur le champ de bataille ».

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