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USA

Les dockers américains acceptent un accord après trois jours de grève

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Mise à jour le 11 octobre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Luttes États-Unis Social

Il aura finalement suffi de trois jours de grève sur les ports de la côte Est des États-Unis pour que le syndicat des dockers obtienne satisfaction. À titre provisoire. La dernière grande grève dans les ports américains remontait à près de 50 ans.

Autant dire que la menace qui pesait en ce début d’octobre était prise au sérieux, d’autant que l’Administration Biden a refusé d’utiliser les dispositions de la loi Taft-Hartley permettant d’empêcher une grève. Elle avait appelé le patronat à négocier et à faire un effort sur les salaires.

Depuis le mois de mai, le climat se détériorait entre le syndicat de la main d’œuvre docker, International Longshoremen’s Association (ILA) et le patronat de la manutention portuaire US Maritime Alliance (USMX). Le conflit portait sur la renégociation du contrat dont l’échéance arrivait le 30 septembre. Les dockers réclamaient notamment une hausse de salaire de 76%. Le patronat n’accordait que 50%.

Hausse salariale progressive de 62%

Face à la rupture du dialogue, le ministre des Transports, Pete Buttigieg, a rappelé que les résultats du transport maritime ont bondi de 350% en dix ans (et donc avec des répercussions pour les entreprises de manutention), alors que, sur la même période, les salaires des ouvriers dockers n’avaient progressé que de 15%.

Le syndicat ILA a donc maintenu la pression et la grève a bien été déclenchée le mardi 1ᵉʳ octobre au matin. Dès jeudi 3 octobre, un accord a été trouvé. Il porte essentiellement sur une hausse des salaires de 62% étalée sur six ans, soit la durée du nouveau contrat. Sur les 15 ports concernés, 14 étaient touchés par la grève qui a été suivie par 45 000 dockers. Toutefois, l’accord ne concerne que 25 000 salariés adhérents à l’ILA et employés dans les terminaux à conteneurs et d’import-export de véhicules.

« Accord de principe »

On parle qui plus est d’un « accord de principe » et d’une période de réflexion de 90 jours qui renvoie à de nouvelles négociations au 15 janvier 2025. D’ici là, le contrat-cadre est prolongé.

Restent également les autres questions et revendications posées par les ouvriers. C’est le cas par exemple pour l’automatisation ou la semi-automatisation des tâches, c’est le cas pour le rôle de l’intelligence artificielle. Les dockers réclament une garantie sur l’emploi qu’ils sentent ainsi menacé.

Ainsi donc, si ce mouvement social s’inscrit dans l’histoire, il reste très limité. Les transporteurs n’ont pas eu besoin d’avoir recours à des augmentations gigantesques de fret (comme ils l’avaient annoncé), le patronat de la manutention s’en tire bien et les dockers ne pourront être accusés d’avoir mis l’économie américaine et mondiale en danger.

Selon les experts économiques (dont Oxford Economics), chaque semaine de grève aurait coûté entre 4,5 et 7,5 milliards de dollars au PIB américain, avec un risque de perte d’emploi pour plus de 100 000 personnes. On comprend que le président Biden ait applaudi à l’annonce de l’accord.

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