En nommant cette semaine un « envoyé spécial pour le Groenland », Trump montre qu’il ne mène pas sa politique étrangère à l’humeur. Elle obéit à des intérêts stratégiques précis, ceux d’un impérialisme pourrissant, désormais de moins en moins dissimulé.
Fin janvier, à bord d’Air Force One, Trump disait du Groenland que « nous allons l’avoir ». Un mois plus tard, il ajoutait que, « d’une manière ou d’une autre, les États-Unis l’obtiendront ». Des déclarations qui avaient fait frémir quelques dirigeants européens, encore plongés dans la fable présentant les États-Unis comme le « leader du monde libre ». Les mêmes qui, depuis des décennies, ferment les yeux sur les dizaines d’interventions militaires menées par Washington, sans mandat international et hors de toute juridiction.
On ne peut plus clair sur ses ambitions, Trump revient à la charge cette semaine : « Nous avons besoin du Groenland pour notre sécurité nationale. Pas pour les minerais. (…) Nous devons l’avoir ». Et de préciser que Landry, l’envoyé spécial, « voulait mener l’offensive ».
On sait depuis Montesquieu « qu’un empire fondé sur les armes a besoin de se soutenir par les armes ». Or, le Groenland est déjà émaillé de…