Retour sur une œuvre colossale aux impacts durables.
Un tracé aux mille obstacles
Percer l’isthme de Panama, étroite bande de terre séparant deux océans, relevait d’un véritable casse-tête topographique. La région est dominée par la cordillère de Talamanca, des rivières imprévisibles comme le Chagres, et une jungle dense. Si le projet d’un canal à niveau imaginé par les Français au XIXe siècle s’avéra irréalisable, les Américains adoptèrent une solution innovante : un canal à écluses.
Ces écluses monumentales, mesurant 330 mètres de long pour 33,5 mètres de large, permettent d’élever les navires à 28 mètres au-dessus du niveau de la mer, grâce à l’eau douce provenant du lac Gatún. Ce lac artificiel, créé par un barrage sur le Chagres, fut à son époque le plus grand du monde.
Un défi sanitaire et humain
La première tentative de construction menée par les Français entre 1881 et 1889 s’est soldée par un échec cuisant. Plus de 20 000 ouvriers périrent, victimes de maladies tropicales comme la fièvre jaune et le…