Retour sur les enjeux d’un équilibre fragile entre économie, écologie et société.
Une pénurie d’eau au cœur du problème
Chaque année, des milliers de navires transitent par le canal de Panama, reliant l’océan Atlantique et le Pacifique. Mais cette prouesse d’ingénierie repose sur une ressource précieuse : l’eau douce. À chaque passage de navire, environ 200 millions de litres d’eau provenant du lac Gatún sont consommés, avant d’être rejetés dans les océans. Ce lac artificiel, alimenté par des rivières, est la clé de voûte du système.
Les sécheresses récurrentes, accentuées par le phénomène El Niño et le changement climatique, compromettent cet équilibre. En 2023, une sécheresse historique a réduit drastiquement le niveau du lac, provoquant des embouteillages maritimes et limitant le nombre de passages autorisés. Cette année-là, le canal a connu sa pire crise en 73 ans, perturbant le commerce mondial et augmentant les coûts de transit.
Mais le problème dépasse le trafic maritime. Plus de deux millions de Panaméens, soit la…