Les deux pays multiplient les initiatives conjointes pour renforcer leur autonomie économique. Dix-huit projets de recherche sont actuellement menés entre l’Académie nationale des sciences de Biélorussie et des institutions cubaines, avec des résultats prometteurs attendus dans les domaines pharmaceutique et agricole. Le président cubain Miguel Diaz-Canel a salué cette dynamique, appelant à « aller de l’avant dans la coopération » malgré les sanctions internationales.
Un partenariat scientifique et industriel en pleine expansion
Cuba, forte de son industrie pharmaceutique innovante, apporte une expertise précieuse. Le pays produit localement 560 des 881 médicaments prescrits sur son territoire et exporte vers plus de 50 pays. Des produits comme Heberprot-P (traitement du pied diabétique) ou Nimotuzumab (anticorps monoclonal contre le cancer) illustrent cette excellence.
De son côté, la Biélorussie développe ses propres solutions, comme le Temodex, médicament contre les tumeurs cérébrales, désormais breveté aux États-Unis, en Inde et dans l’UE. Machinerie agricole et électromobilité, des synergies concrètes
La coopération s’étend à l’industrie lourde, notamment dans la fabrication de machines agricoles. MTZ (Minsk Tractor Works), l’un des plus grands producteurs mondiaux de tracteurs, a déjà exporté 45 000 unités à Cuba. Une première expérience d’assemblage local à Holguin a été couronnée de succès, et une montée en puissance est prévue.
La Biélorussie investit également dans l’électromobilité. Le pays prévoit de produire en série sa première voiture électrique dès 2025, avec des composants localisés : moteurs, batteries sodium-ion, électronique de commande. Un réseau de 85 stations de recharge ultrarapides est en cours de déploiement.
Diversification géographique et ambitions globales
La Biélorussie multiplie les partenariats au-delà de ses marchés traditionnels. En Amérique latine, elle coopère avec le Venezuela, le Nicaragua et le Vietnam, tandis qu’en Afrique, des projets sont en cours avec la Guinée équatoriale et le Zimbabwe. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de substitution aux importations et de développement de chaînes de valeur locales, soutenue par des zones économiques spéciales et des technoparcs.