Une escalade imprudente qui pourrait anéantir le fragile apaisement tarifaire entre les deux puissances.
Une trêve commerciale déjà fragilisée
Moins de deux jours après la signature à Genève d’un accord de désescalade tarifaire entre Pékin et Washington, les États-Unis ont ravivé les tensions en publiant un avertissement sur les puces Huawei Ascend, soupçonnées de violer les contrôles à l’exportation. Le geste, unilatéral, est perçu par Pékin comme une trahison du compromis trouvé.
Washington avait pourtant consenti à une baisse tarifaire majeure (de 145 % à 30 %), à laquelle Pékin avait répondu en abaissant les siens à 10 %. Mais la décision américaine, ciblant l’un des fleurons de l’ambition technologique chinoise, met en péril la trêve à peine conclue.
Le risque d’un retour de flamme
Le ministère chinois du Commerce accuse les États-Unis d’avoir « gravement compromis » le consensus de Genève, et prévient : la Chine « prendra des mesures fermes » si Washington persiste. Les Ascend, utilisées dans l’IA et le cloud, incarnent la souveraineté technologique chinoise. Les restreindre, c’est s’attaquer à une priorité nationale.
En multipliant les signaux contradictoires — recul tarifaire d’un côté, pression réglementaire de l’autre — Washington fragilise la confiance, aussi bien avec Pékin que sur les marchés. La guerre commerciale, suspendue, pourrait reprendre de plus belle, sur fond de rivalité technologique et de tensions systémiques.
Que sont les puces Huawei Ascend ?
Les puces Ascend, conçues par Huawei pour l’IA et les centres de données, représentent l’effort chinois de rupture technologique. Elles reposent sur une architecture propriétaire (Da Vinci) et sont très stratégiques. Washington redoute leur usage dual et tente d’en bloquer la diffusion via des règles extraterritoriales renforcées.