Un rapport de l’institut américain Govini, fondé sur une cartographie détaillée des chaînes d’approvisionnement du Pentagone, dresse un constat éclairant : la base industrielle de défense des États-Unis est un « reflet atrophié de son ancien moi ». Plus de 534 fournisseurs liés au secteur nucléaire dépendent directement de la Chine. Quarante pour cent des semi-conducteurs intégrés dans les systèmes d’armes proviennent de Pékin et 78 % des armements américains contiennent des composants d’origine chinoise.
Cette fragilité n’est pas un accident. Elle résulte de décennies de politiques d’acquisition fondées sur le principe du « coût le plus bas techniquement acceptable », qui ont poussé à une externalisation massive vers l’Asie. Elle s’ajoute aujourd’hui à l’épuisement des arsenaux américains, affaiblis par les livraisons d’armes à l’Ukraine et à Israël. Au moment même où Washington menace Téhéran, Caracas ou La Havane, il se découvre prisonnier d’une dépendance industrielle profonde qui mine sa capacité de…