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Vocería de Gobierno - CC BY-SA 2.0
Rupture au pays des Andes

Jeannette Jara, l’outsider communiste qui défie l’ordre politique chilien

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Mise à jour le 11 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Chili Amérique latine

Avec 60,5 % des voix lors des primaires de la coalition au pouvoir, l’ex-ministre du Travail incarne un tournant sans précédent depuis la fin de la dictature. Portée par un parcours populaire et un discours pragmatique, elle affrontera une droite divisée, mais favorite en novembre. Dans un Chili polarisé, son étiquette communiste ravive les vieux démons de la guerre froide.

Le 29 juin 2025, Jeannette Jara, 51 ans, a pulvérisé les pronostics en remportant la primaire de la coalition Unité pour le Chili avec 60,5 % des suffrages, loin devant la favorite Carolina Tohá (27,7 %).

Une victoire historique dans un paysage fragmenté

Un raz-de-marée symbolique : pour la première fois depuis le retour à la démocratie en 1990, le Parti communiste chilien dirigera la gauche unifiée lors d’une présidentielle. Pourtant, ce triomphe cache une fragilité. Malgré le vote obligatoire instauré en 2022, seulement 1,4 million d’électeurs ont participé sur 15,4 millions d’inscrits, révélant une abstention massive et un désenchantement envers le gouvernement Boric.

Dans son discours de victoire, Jara a lancé un appel à l’union contre « la menace de l’extrême droite », soulignant la nécessité de construire « un front politique et social large ». Un défi de taille, alors que des figures socialistes ont déjà exprimé leur refus de soutenir une candidate communiste.

Le pragmatisme populaire face au spectre de la droite

Fille d’un ouvrier et d’une mère au foyer, Jeannette Jara incarne une rupture générationnelle et sociale. « Je ne viens pas de l’élite », a-t-elle martelé, se présentant comme l’antithèse de ses adversaires Evelyn Matthei (droite traditionnelle) et José Antonio Kast (ultraconservateur). Son parcours reflète cette identité : syndicaliste au Service des impôts, ministre du Travail de Gabriel Boric (2022-2025), elle a porté deux réformes phares – la réduction du temps de travail à 40 heures et la hausse du salaire minimum.

Pourtant, le contexte lui est hostile. La coalition au pouvoir a perdu 39 municipalités lors des élections locales d’octobre 2024, dont Santiago. Les sondages placent la droite en tête, portée par la stagnation économique, l’insécurité grandissante et l’échec des réformes constitutionnelles.

L’élection de novembre s’annonce comme un référendum sur l’ère Boric. Face à Jara, la droite présente trois visages : Evelyn Matthei (Chile Vamos), José Antonio Kast (Parti républicain), et Johannes Kaiser (Parti libertaire). Pour Jara, l’objectif est d’éviter un scénario à la brésilienne ou argentine, où la gauche a cédé face à la vague conservatrice. « Face à la menace de l’extrême droite, nous répondons par l’unité et le dialogue », a-t-elle insisté.

« Nous venons de subir plusieurs défaites et certains à gauche ne veulent pas reconnaître l’ampleur du problème », avertit Juan Andrés Lagos, figure historique du PCCh.

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