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Crise dans les Caraïbes

Haïti déstabilisée par les forces impérialistes

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Mise à jour le 7 août 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Caraïbes

Haïti est une île extrêmement riche en ressources, avec des dépôts abondants d’or, de cuivre, de bauxite, ainsi que de titane, d’iridium et de gaz naturel. Avec près de 11 millions d’habitants, Haïti est le pays le plus peuplé des Antilles. Elle occupe le tiers ouest de l’île Hispaniola, le reste étant la République dominicaine. Cette île est la deuxième plus grande des Caraïbes après Cuba. L’Assemblée des peuples de la Caraïbe (APC) dénonce une stratégie du « pompier pyromane » face au « chaos » et à la guerre des gangs qui secoue l’île.

L’assemblée des peuples de la Caraïbe est un regroupement de dizaines de syndicats, de mouvements sociaux, d’ONG, d’organisations politiques, de travailleurs et de paysans, fondée en 1994. Le 6 mars dernier se réunissait le comité exécutif régional de l’APC pour analyser la situation à Haïti et les projets impérialistes concernant ce pays, symbole des luttes antiesclavagiste et anticolonialiste. À l’issue de sa réunion, le comité a publié une déclaration de solidarité avec le peuple haïtien, énonçant clairement les causes profondes de la crise. Un rejet a été exprimé à l’encontre de l’intervention militaire proposée par les États-Unis ou le Core Group, un groupe sans légitimité composé d’ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne et de France.

Quelle est la cause de la crise haïtienne ?

La question clé est celle du carburant, notamment depuis les sanctions américaines contre le Venezuela et contre l’accord appelé Pétrocaribe de 2005 qui apportait du carburant bon marché. Le blocus de l’initiative Petrocaribe et l’insistance du FMI pour que les subventions au carburant soient réduites, ont créé six semaines de pénuries de carburant, une hausse des prix, une expansion de la contrebande et une paralysie des transports. L’île lutte depuis des décennies contre la pauvreté, l’inégalité, le chômage et l’insécurité alimentaire. Cette crise du pétrole a entraîné la dévaluation de la monnaie (gourde), une inflation de 18 % et le gel des salaires dans le secteur public. Depuis plus d’un siècle, la souveraineté d’Haïti est entravée.

L’emprise coloniale

Souvenons-nous qu’en 1804, le peuple haïtien a chassé les propriétaires d’esclaves impérialistes et a créé la première république noire du monde. Les puissances impérialistes n’ont jamais accepté que cette révolution sociale réussisse. Dès les premières années, ils ont entrepris de l’anéantir et d’empêcher que son exemple ne s’étende à d’autres états esclavagistes. L’imposition d’une dette toxique par la France (1825), une invasion par les États-Unis (1915-1934), l’établissement de la dictature de la famille Duvalier soutenue par les impérialistes (1957-1986) ont empêché Haïti de mener son propre programme historique. C’est à la lumière de cette emprise coloniale de plus d’un siècle que la crise haïtienne doit être comprise. Dénonçant le chaos haïtien, l’APC précise qu’il existe un vide de pouvoir que les groupes armés dirigés par des criminels tentent de combler. La violence et les gangs sont dénoncés comme étant une stratégie visant à imposer une orientation politique que le peuple haïtien refuse. Une nouvelle fois, les puissances impérialistes utilisent la technique du « pompier pyromane » allumant des incendies meurtriers pour justifier ensuite leur intervention économique et militaire.

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