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Bateaux coulés dans la mer des Caraïbes

Gustavo Petro demande l’ouverture d’une procédure pénale contre Donald Trump

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Mise à jour le 10 octobre 2025
Temps de lecture : 5 minutes

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ONU États-Unis Colombie

Le Président colombien Gustavo Petro a fermement condamné le déploiement militaire des États-Unis dans les Caraïbes au motif de la lutte anti-drogue. Depuis la tribune des Nations unies à New York il a appelé le 24 septembre 2025 à « l’ouverture d’une procédure pénale contre Donald Trump et les fonctionnaires des États-Unis qui ont ordonné d’attaquer des bateaux dans la mer des Caraïbes ».

Depuis un mois, le gouvernement de Donald Trump a ordonné de faire feu sur trois bateaux dans les eaux internationales de la mer des Caraïbes, tuant 17 personnes. Ni l’identité, ni la nationalité ni l’activité exacte de ces personnes ne sont réellement établis à ce jour. Trump a publié les vidéos des attaques sur son réseau social en évoquant une lutte contre le trafic de drogue. Mais ces exécutions extra-judiciaires réalisées par l’armée des États-Unis dans la mer des Caraïbes soulèvent l’indignation dans la région et des interrogations sur leur légalité jusque chez les responsables politiques états-uniens.

Des mensonges

Pour le Président colombien, il s’agit d’une manière de justifier une politique impérialiste « la politique antidrogue [des États-Unis – ndlr] n’a pas pour but d’empêcher que la cocaïne parvienne sur le territoire des États-Unis, la politique antidrogue a pour objectif de dominer les peuples du Sud en général ». Pour Gustavo Petro les motivations anti-drogue avancées par Donald Trump et le gouvernement des États-Unis pour le déploiement de cette flotte militaire sont « des mensonges ».

Gustavo Petro rappelle que son gouvernement progressiste a réalisé en 2023 et 2024 les plus importantes saisies de cocaïne de l’Histoire et a extradé plus de 700 narcotrafiquants de haut rang et cela « sans tirer un seul missile, sans assassiner personne, aucun jeune ». C’est au contraire une politique basée sur l’accompagnement, le volontariat et le développement qui a permis selon lui de passer d’un taux de croissance des champs de coca de 43 % par an sous le mandat de son prédécesseur de droite Ivan Duque à 3 % seulement aujourd’hui. Le fait que le gouvernement des États-Unis ait toutefois décidé de laisser à Ivan Duque le statut de « président coopérant en matière de drogue » mais d’avoir retiré ce même statut à Gustavo Petro prouve selon lui qu’il s’agit là uniquement d’un « jeu de pouvoir ».

« Les trafiquants de drogues habitent à New-York et à Miami, pas à Bogotá ou Caracas »

Le chef d’État colombien a tenu à remercier les pays qui ont aidé la Colombie dans sa lutte effective contre le narcotrafic dans la zone Caraïbe « le Qatar, Cuba, le Mexique, le Vatican, la Norvège, le Brésil et le Venezuela » et de préciser « nous ne remercions pas ceux qui veulent nous entraîner sur le chemin de la guerre ». Ces derniers étant selon lui « liés à l’extrême droite de Floride et désormais alliés au gouvernement des États-Unis ».

Le Président colombien précise que la plupart de la cocaïne n’est plus destinée aux États-Unis. Désormais la drogue la plus meurtrière aux États-Unis est le fentanyl, une drogue de synthèse « produite au sein de l’appareil industriel des États-Unis. C’est une autoconsommation ici aux États-Unis ». Quand la cocaïne autrefois tuait « 3 000 personnes par an » aux États-Unis, aujourd’hui le fentanyl « en tue 100 000 par an » selon Gustavo Petro, qui lance à la tribune « les États-Unis se trouvent-ils désormais dans une meilleure situation ou une situation pire suite à l’application de leur politique anti-drogue ? »

Faire main basse sur le pétrole vénézuélien

La motivation réelle de cette opération militaire n’est pas d’ordre sécuritaire liée à la lutte anti-drogue mais s’inscrit dans la logique de déstabilisation régionale, en particulier dirigée contre le Venezuela. Pour Gustavo Petro, l’opération militaire vient prolonger le blocus économique en place depuis 2017 par les États-Unis contre le Venezuela afin de « faire main basse sur son pétrole ».

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