À Quantico, Donald Trump a parlé de « guerre de l’intérieur » devant près de 800 officiers, suggérant que certaines villes pourraient devenir des « terrains d’entraînement » pour l’armée. Dans la foulée, il a promis des opérations musclées à Chicago ou Portland. Ces déclarations frappent l’opinion, mais elles reposent sur un décalage : les données fédérales montrent que la criminalité n’atteint pas les niveaux de chaos décrits par la Maison-Blanche.
De la rhétorique martiale aux fractures sociales
La désignation des « Antifa » comme organisation terroriste, bien qu’impossible au sens juridique strict, illustre cette volonté de criminaliser l’opposition. Le vocabulaire martial installe une logique d’affrontement permanent, où la politique devient une guerre et où l’autre camp est perçu comme illégitime.
À ce climat s’ajoute un conflit culturel profond. Les débats sur le « wokisme » divisent les campus, les entreprises et les médias. Pour ses partisans, c’est une prise de conscience indispensable des discriminations. Pour ses adversaires, une idéologie qui « gangrène » la société et impose une morale étouffante. Les questions raciales restent explosives : entre mémoire des…