Joe Biden a également suspendu la possibilité de poursuites aux États-Unis pour des expropriations à Cuba et levé certaines restrictions financières. Mais pour bon nombre de sénateurs, ce geste est perçu comme un affront. Ted Cruz, élu du Texas, a fustigé une décision « inacceptable » et accusé Biden de « saper » le futur gouvernement Trump.
Un retour en arrière possible ?
Pour le gouvernement cubain, cette décision n’est en rien le signe d’un changement de cap de Washington. « Si les USA reconnaissent aujourd’hui que Cuba n’est pas (et n’a jamais été) un État soutenant le terrorisme, c’est grâce à la solidarité mondiale et aussi à la résistance et à la dignité héroïques du peuple » indique l’Ambassade de Cuba en France sur X. Sous-entendu, ce n’est pas grâce à une quelconque bienveillance étasunienne.
D’ailleurs, il est probable que Donald Trump, une fois en fonction, réintègre Cuba à cette liste noire, comme il l’avait fait en 2021. Le futur chef de la diplomatie, Marco Rubio, actuel sénateur de Floride, dont les racines familiales sont cubaines, pourrait jouer un rôle clé dans ce revirement.
Malgré ce « pas en avant vers le respect du droit international » comme l’a souligné sur X Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, l’embargo économique illégal, imposé par les États-Unis demeure. La partie de bras de fer se poursuit. « Cette décision met fin à des mesures de coercition spécifiques qui, de pair avec bien d’autres, causent de graves préjudices à l’économie cubaine et ont de sévères retombées sur la population », a immédiatement indiqué le ministère cubain des Relations étrangères dans un communiqué. Et d’ajouter que « le blocus économique se maintient tel quel, et que son effet extraterritorial perdure en violation du droit international et des droits humains de tous les Cubains. »
Le ministère en veut pour preuve les livraisons de carburant, vitales pour l’Île, qui continuent de faire l’objet d’une « traque illégale et agressive » ; à l’image des transactions financières internationales qui sont toujours interdites et qui font l’objet de représailles.
Cette guerre économique fait obstacle au « développement et au redressement de l’économie cubaine » martèle le ministère qui reste toutefois disposé, malgré les différences, à « nouer des relations de respect avec les États-Unis, à condition qu’elles soient fondées sur le dialogue et sur la non-ingérence dans les affaires intérieures de chacun ».