Ce n’est plus un secret pour personne. La Maison-Blanche fait tout pour faire tomber le pouvoir vénézuélien : une prime de 50 millions de dollars sur la tête de Nicolás Maduro ; le financement de l’opposition d’extrême droite ; quatorze frappes et soixante et un morts en deux mois. Tous les moyens sont bons. Même une intervention terrestre dans le pays n’est plus à proscrire. C’est en tout cas ce que confirme Reuters, qui a mené l’enquête.
Une base abandonnée depuis 20 ans remise en service
« Pour suivre l’activité militaire américaine dans la région ces deux derniers mois, lit-on en préambule, nous avons photographié les bases militaires et analysé des images satellites, des données de suivi des navires et des avions. »
Au cœur de l’été, Washington a envoyé des navires de guerre, un sous-marin à propulsion nucléaire et des avions de chasse dans les Caraïbes, visant directement le Venezuela. Reuters rapporte que « 10 000 hommes et plusieurs dizaines d’aéronefs sont en route depuis la mer Adriatique », et que « l’un des destroyers du porte-avions Ford a franchi Gibraltar le 29 octobre dernier ».
Mais, depuis le 17 septembre, c’est toute une nouvelle machine qui se met en place, discrètement. La base navale de Roosevelt Roads, l’une des plus importantes au monde avant d’être fermée en 2004, est en train d’être réhabilitée. Laissée à l’abandon jusqu’ici, les images satellites montrent que l’armée américaine est en train de « refaire le revêtement des voies de circulation menant à la piste ».
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		En d’autres termes, l’armée se prépare à la rouvrir. Un effort de modernisation qui lui permettra d’y stocker des armes, notamment. Le tout, dans le cadre d’une intervention au Venezuela. Reuters en veut pour preuve les « vingt nouvelles tentes » installées « au sud-est de la piste, près d’un hangar d’avions abandonné ».
Côté Pentagone et Maison-Blanche, on ne fait pas de commentaire. Hormis le sempiternel élément de langage sur « les narcotrafiquants vénézuéliens », les dirigeants étatsuniens préfèrent garder le silence – et préparer leur intervention dans le plus grand des secrets.
Les États-Unis massent troupes et armes dans les Caraïbes
Pour de nombreux analystes, dont trois responsables militaires américains et trois experts maritimes interrogés par l’agence de presse, il est clair que ce sont des préparatifs pouvant permettre à l’armée américaine de mener des opérations au Venezuela. Mais l’idée pourrait aussi être, selon eux, « de terroriser Maduro et les généraux qui l’entourent, dans l’espoir de créer des dissensions ».
Qu’importe l’hypothèse, ce dont on peut être certain, c’est que le Pentagone achemine massivement ses armes et ses hommes au large du Venezuela. Parallèlement à la base évoquée plus tôt, il est maintenant confirmé que les États-Unis s’installent dans les aéroports civils de Porto Rico et de Sainte-Croix, à quelques centaines de kilomètres du pays. Des dépôts de munitions y ont été observés.