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L’Union africaine

Un acteur devenu incontournable de la souveraineté africaine

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Mise à jour le 10 juin 2025
Temps de lecture : 5 minutes

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Afrique République démocratique du Congo G20 Union africaine

Créée en 2002, l’Union africaine (UA) incarne actuellement les ambitions de tout un continent déterminé à écrire son propre récit, loin du schéma imposé par le passé colonial. En remplaçant l’Organisation de l’unité africaine (1963-1999), l’UA s’est fixée pour mission de promouvoir la paix et le développement commun, tout en affirmant une voix africaine unie et autonome, rejetant les logiques impérialistes et le néocolonialisme.

L’UA s’impose donc progressivement comme un espace de dialogue alternatif et indépendant des influences occidentales, et s’illustre dans son engagement pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC).

De la décolonisation à l’ambition panafricaine

L’Organisation de l’unité africaine, créée en 1963, a su jouer un rôle important dans le processus de décolonisation du continent africain. En 1963, 32 États ont adopté la charte, puis, au fil des années, plusieurs pays africains suivirent le mouvement.

Ces principes fondamentaux étaient « le respect du tracé des frontières héritées de la période coloniale, le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures ». Cependant, son principe de non-ingérence l’a paralysée face aux conflits internes au sein du continent et aux violations des droits humains, tel qu’en Afrique du Sud contre le régime ségrégationniste.

L’UA émerge en 2002 avec la volonté de prendre en compte les problèmes organisationnels et les difficultés d’antan pour mieux avancer. À l’occasion du XXXVIIe et dernier sommet de l’OUA à Lusaka, en Zambie, une quarantaine de chefs d’État se réunissent et ratifient la transformation de l’organisation qui prendra le nom d’Union africaine. Un an plus tard, lors du sommet de Maputo au Mozambique, des institutions sont mises en place, telles que la Commission de l’Union africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité (CPS). Cette dernière s’inspire des instances des Nations Unies et envisage de mener des interventions militaires pour le maintien de la paix en Afrique.

Un forum de dialogue par et pour les Africains

L’UA incarne un espace où les défis continentaux sont abordés sans intermédiaires occidentaux. Plusieurs instances et traités illustrent cette autonomie. Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) qui est un accord volontaire qui vise à promouvoir la bonne gouvernance auprès des chefs d’États membres. Le Parlement panafricain, quant à lui, se veut une plateforme de débat démocratique transnational. Pour finir, les sommets annuels de l’UA permettent l’organisation de rencontres où les dirigeants coordonnent des réponses communes.

Plus récemment, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2021, fournit un dispositif stratégique, destiné à concrétiser une vision de développement durable et inclusif. Son ambition  ? Mettre en place un espace économiquement unifié, favorisant les échanges de biens et de services, ainsi que l’harmonisation des mouvements de personnes et de capitaux. Un projet qui, d’après la Banque Mondiale, « pourrait permettre aux pays africains de faire sortir de l’extrême pauvreté 30 millions d’habitants ».

En parallèle, l’Union africaine a rejoint le groupe de discussion du G20 sous la présidence du Brésil, illustrant l’évolution progressive des structures de gouvernance mondiale vers un monde de plus en plus axé sur le multilatéralisme.

La quête de paix en RDC

La RDC, en proie à des conflits armés dans l’Est depuis des décennies, est un test pour l’UA. L’occasion pour elle de prouver qu’elle est capable de régler la situation sans aide occidentale.

L’UA a soutenu le processus de Nairobi porté par la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), mais celui-ci fut, jusqu’ici, assez peu exploité par la partie congolaise. C’est pour remédier à cela que l’UA a été à l’initiative du processus de Luanda, mis en place sous la médiation du président angolais João Lourenço. Ce processus a beaucoup été mis à profit avec de nombreuses réunions entre les délégations congolaises et rwandaises. Ainsi, l’UA a facilité le dialogue entre Kinshasa et les groupes rebelles, avec l’appui de la CAE. L’adhésion de la RDC à la CAE, notamment soutenu par l’UA, en mars 2022 a été perçue comme un tournant stratégique en matière de paix dans la région.

Lors de sa dernière réunion, tenue le 14 février 2025, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, a adopté une position claire et engagée. L’instance panafricaine a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, condamnant avec fermeté les violences du M23 et de ses alliés.

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