C’est une étape supplémentaire après l’intégration de l’Union africaine comme membre à part entière, officialisée l’an dernier lors du sommet de Rio de Janeiro. L’édition 2025 sera placée sous le thème « Solidarité, Égalité et Durabilité ». Tout un programme, alors que les membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) annonçaient la mort prochaine de ce forum depuis plus de dix ans.
Un « agenda du Sud »… et sans les États-Unis !
Pourtant, ces dernières années, le G20 a retrouvé un nouveau souffle, porté par la dynamique des puissances émergentes. Le sommet annuel s’impose de plus en plus comme un espace de négociation incontournable, où même les puissances occidentales doivent se rendre, participer… et parfois céder. Dernier exemple en date : la création d’une « alliance mondiale pour combattre la faim et la pauvreté », signée par l’ensemble des membres du G20 et les pays invités, soit 83 États au total.
Symbole du désengagement américain, Donald Trump a récemment indiqué qu’il ne participerait « probablement pas » au sommet. Son secrétaire d’État, Marco Rubio, avait déjà boycotté la réunion des ministres des Affaires étrangères en février, dénonçant l’agenda sud-africain comme « anti-américain » et déclarant ne pas vouloir « gaspiller l’argent des contribuables pour financer de l’antiaméricanisme ». Une déclaration qui illustre, une fois de plus, le rejet du multilatéralisme par Washington.
Une absence qui ne suscite pas forcément la tristesse des autres participants. Car si l’on peut regretter ce retrait à l’heure où les coopérations internationales sont impératives, le président sud-africain Cyril Ramaphosa entend bien en profiter pour « inscrire plus fermement les priorités des pays du Sud à l’ordre du jour ».
Industrie, coût du capital et financement mondial
Sous le triptyque « Solidarité, Égalité et Durabilité », Pretoria souhaite aborder des sujets très concrets. Trois priorités ont été désignées comme « essentielles » pour les pays du Sud : la croissance économique et l’industrialisation, la sécurité alimentaire et le développement technologique (avec l’intelligence artificielle notamment).
Loin des résolutions purement symboliques, l’Afrique du Sud veut faire émerger des décisions applicables rapidement. Parmi ses propositions, figure la création d’une « Commission sur le coût du capital », chargée d’examiner les causes profondes de l’endettement des pays en développement. En ligne de mire : les taux d’emprunt inéquitables, allant de 1 à 4 % pour les pays dits « avancés », contre jusqu’à 15 % pour les économies les plus pauvres.
En définitive, ce G20 devrait être à nouveau une place forte de la recomposition internationale — un moment que la France ferait bien de saisir pour renouer un dialogue constructif avec les puissances émergentes.
| Le G20 en chiffres | |
|---|---|
| PIB mondial | 80–85 % |
| Commerce international | 75–80 % du total mondial |
| Population mondiale | 60–66 % |
| Croissance (T1 2025) | +3,4 % (glissement annuel) |
Membres du G20 : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne, et désormais Union africaine.