Le Parti communiste sud-africain de son côté (SACP) dénonce une ingérence impérialiste des États-Unis. Alors que les tensions avec les États-Unis s’intensifient, Pretoria se prépare à accueillir le G20 en 2025, une première pour un pays africain, ce qui renforce sa stature internationale.
Un passif diplomatique sous tension avec Washington
Alors que l’ancien président américain a dénoncé une « confiscation » des terres appartenant aux riches propriétaires blancs, Pretoria refuse l’affrontement direct et prône un dialogue diplomatique mesuré.
Le Parti communiste sud-africain (SACP) a réagi, dénonçant « l’agenda impérialiste américain ». « Trump n’est pas le président de l’Afrique du Sud », martèle le SACP, soulignant que Pretoria ne cédera pas aux pressions étrangères sur un sujet aussi central que la redistribution des terres.
Les tensions entre Pretoria et Washington ne sont pas nouvelles. Dès 2018, Trump avait relayé des théories alarmistes sur les violences contre les fermiers blancs, provoquant l’indignation du gouvernement sud-africain. À son retour à la Maison-Blanche en 2025, il a suspendu l’aide financière américaine et annoncé un plan d’immigration facilité pour les agriculteurs sud-africains souhaitant s’installer aux États-Unis.
Le gouvernement sud-africain défend pourtant sa réforme agraire comme une mesure nécessaire pour corriger les inégalités foncières héritées de l’apartheid. Aujourd’hui, près de 70 % des terres agricoles du pays restent entre les mains de la minorité blanche, qui représente à peine 7 % de la population. Pretoria rappelle que cette réforme, encadrée par la Constitution, vise à mettre fin à une situation d’injustice historique.
Un refus de céder aux pressions américaines
Loin de céder à l’intimidation, le gouvernement sud-africain maintient une ligne diplomatique équilibrée. Pretoria sait que Washington demeure un partenaire économique clé, mais elle refuse toute ingérence dans ses affaires internes.
Le parti communiste rappelle que la loi sur l’expropriation récemment adoptée abroge une législation héritée de l’époque de l’apartheid, qui institutionnalisait la dépossession des populations noires. « L’opposition de Trump à cette réforme est hypocrite et raciste », insiste le SACP, dénonçant une tentative de maintenir un système injuste sous couvert de droits de propriété.
Si Pretoria veille à ne pas envenimer la crise, elle ne compte pas pour autant reculer. Le gouvernement a annoncé l’envoi d’une délégation à Washington pour défendre sa politique et dissiper les malentendus. Parallèlement, il renforce ses relations avec d’autres puissances économiques, notamment la Chine et l’Union européenne, afin de diversifier ses partenaires commerciaux et limiter son exposition aux décisions américaines.
Alors que les tensions avec Washington s’intensifient, Pretoria se prépare à accueillir le sommet du G20 en 2025, une première historique pour un pays africain. Cette présidence illustre le rôle grandissant de l’Afrique du Sud sur la scène internationale et lui permet de promouvoir un multilatéralisme plus équilibré.
Membre influent des BRICS, Pretoria entend profiter de cet événement pour défendre une réforme des institutions financières mondiales et revendiquer une place plus importante pour les économies émergentes. Un symbole fort d’indépendance et d’influence au moment où les États-Unis cherchent à lui imposer des contraintes économiques et politiques.