Dans l’article 1er de la Constitution de la Quatrième République, repris dans la Cinquième République, la France est proclamée comme « une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
Depuis 2017, les partis d’extrême droite ont voulu réduire la laïcité en des repas festifs mettant en « valeur » le vin et le porc… Ainsi, ils voulaient en exclure nos concitoyens ou des amis étrangers qui n’apprécient pas ce genre de boissons ou de mets… D’autres, allant dans le même sens, exigent que la laïcité implique l’assimilation la plus totale possible à nos mœurs, nos façons de vivre, nos coutumes.
Pour les militants laïques, la laïcité réside dans le respect de « l’autre », dans l’être et l’agir ensemble, dans le refus d’officialiser une religion quelconque. Il est regrettable que le président de la République ait cru bon d’organiser une manifestation mettant en valeur à l’Élysée une fête juive, que des ministres mettent en exergue les établissements catholiques… tout en n’assurant pas le combat contre l’influence des « frères musulmans » et l’islamisme.
Ces questions sont graves. D’une façon ou d’une autre, elles mettent en cause la République et empêchent l’être et l’agir ensemble, formule bien plus heureuse que le simple vivre ensemble… Rappelons que dans les camps de concentration, déportés et SS vivaient ensemble, les seconds assujettissant avec violence les premiers, privés de droits.
La laïcité est le fruit d’un combat organisé depuis plusieurs siècles.
En 1789, sous l’impulsion de la philosophie des Lumières, l’Assemblée constituante décida de réduire l’influence imposante et oppressante de l’Église catholique, seule religion autorisée. L’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen indique : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »…
Chacun peut pratiquer sa religion dans le cadre de la loi ou être agnostique ou athée.
Seul le gouvernement d’extrême droite de Vichy interdit aux juifs de pratiquer leur culte et aide les Allemands à les déporter dans les camps d’extermination comme Auschwitz-Birkenau.
Ce combat laïc s’est poursuivi au XIXe et au XXe siècle. En 1884, la loi sur la presse permet l’éclosion d’une presse diversifiée et libre. Cette loi est renforcée par celle de 1945 qui soustrait la presse à l’influence de groupes financiers. Aujourd’hui, avec l’accord tacite des autorités, cette loi est foulée au pied entre autres par M. Bolloré.
De même, la législation issue de la victoire contre l’extrême droite fasciste a démantelé la puissance du système financier qui limite l’action du gouvernement et la liberté d’entreprendre.
Ici encore, depuis plusieurs dizaines d’années, des groupes liés à la finance ont pris le contrôle de l’économie, saccagé des pans de l’industrie et nos services publics.
Il est temps qu’un nouveau souffle favorise le libre développement de tous et de toutes à partir du libre développement de chacun comme le disait Jaurès.
En 1936, le gouvernement de Front populaire et en particulier son ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, Jean Zay, renforça les lois laïques. Ce souci démocratique lui coûta la vie. Il fut assassiné par la milice, bande armée de Vichy, soutenue par le Parti populaire français et le Rassemblement national français.