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Alban Liechti
Hommage

Honneur à toi mon camarade, mon ami Alban Liechti

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PCF Algérie

Alban Liechti vient de disparaître. Le vendredi 26 juillet 2024, lors de l’inauguration des Jeux olympiques, tu as vu les athlètes algérien.nes orner de pétales de roses la Seine sous le pont Saint-Michel. Aucun journaliste à ce moment-là ne signala cet hommage fraternel…

Le 17 octobre 1961, le préfet de police, Maurice Papon, avait donné l’ordre de jeter à la Seine des centaines d’Algériens qui manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu imposé en France aux Algériens.

Né en 1935, Alban Liechti est un des grands héros de « cette sale guerre d’Algérie »  ! Malgré les pressions, les injures, les bastonnades, les emprisonnements, le bagne, il avait refusé de faire cette guerre.

Voici ce qu’il écrivit le 2 juillet 1956 au président de la République René Coty et à travers lui son Premier ministre SFIO, Guy Mollet : «  Dans cette guerre, ce sont les Algériens qui défendent leurs femmes, leurs enfants, leur patrie, ce sont les Algériens qui combattent pour la paix et la justice […] je ne peux prendre les armes contre le peuple algérien en lutte pour son indépendance. »

Alban ne fut pas le seul : plus d’une trentaine de jeunes osèrent le même geste. Citons entre autres Voltaire Develay de Raismes et Léandre Létoquart d’Avion-Méricourt. Tous étaient membres de l’UJRF, les Jeunesses communistes de l’époque. Alban fut le premier.

Le 5 juillet, Alban Liechti est cependant envoyé en Algérie. Insultes et brimades commencent alors : les officiers le forcent à s’expliquer devant les appelés, souvent agressifs, de son régiment. Alban ne cède pas. Immédiatement il est mis aux arrêts de rigueur. Il connaît les prisons et bagnes coloniaux que gèrent l’administration française : Tizi Ouzou et Fort-National en Kabylie, Hussein-Dey et Maison-Carrée près Alger…où déjà sont entassés dans des conditions immondes des Algériens qui luttent courageusement pour l’indépendance de leurs terres et de leurs familles. Il est transféré en France pour être emprisonné loin de sa famille parisienne aux Baumettes à Marseille et à Carcassonne.

Jeune communiste, Alban a été formé dans le combat contre le colonialisme et pour l’amitié entre les Peuples. Après la violente guerre d’Indochine, les gouvernements français de la IVe et Vᵉ République se sont engagés dans la sinistre guerre d’Algérie. Malgré ce que disent certains, la guerre d’Algérie n’était pas une guerre civile. Elle opposait les gouvernements français aux populations qui aspiraient à la liberté et à l’indépendance. Ce fut une terrible fournaise dans laquelle furent plongés les populations kabyles, algériennes, juives et aussi les Pieds-noirs d’Algérie. Loin d’ouvrir des négociations pour favoriser la décolonisation, ces gouvernements ont choisi la violence, la guerre, favorisant xénophobie, racisme et tragédies dont nous payons aujourd’hui encore les conséquences.

Le Rassemblement national s’appuie sur cette histoire peu et mal expliquée pour favoriser la peur et la haine des étrangers, la crainte irraisonnée d’une soi-disant submersion !

Alban, soutenu très vite par le Secours populaire français et son secrétaire général Julien Lauprêtre, par les Jeunesses communistes, par le PCF et par un nombre de plus en plus grand de citoyens qui refusaient cette « boucherie », eut le courage de dire non. Il fut avec ses camarades, l’Honneur de la jeunesse de France.

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