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Tribune

Fêter la défaite du nazisme ou la soumission atlantiste aux USA ?

Accès libre
par Pam
Mise à jour le 10 juin 2024
Temps de lecture : 5 minutes

Mots -clé

Extrême droite Élections européennes États-Unis Commémoration Débarquement

La campagne médiatique autour du 80ᵉ anniversaire du débarquement nous submerge, et elle va permettre au président Macron de faire campagne pour sa légitimité, rien à voir avec l’élection de dimanche parait-il... il n’y a que l’idiot qui y croit...

Car en ces temps de guerre, la célébration de cet anniversaire du débarquement a encore plus un contenu politique. Depuis les années 1980, l’histoire officielle nous dit que les américains nous ont libéré du nazisme, quand nos parents parlaient jusqu’alors tous de Stalingrad et de l’armée rouge fonçant sur Berlin et libérant les camps. On dit même de plus en plus clairement que les USA ont dans la foulée freiné les soviétiques à l’Est, sauvant notre démocratie. Et désormais, on fête le débarquement sans les russes.. Dans les chaines en continu, on commence même à répéter les pires mensonges sur la résistance communiste, non seulement qu’elle n’aurait commencé qu’en 1941, mais pire, que jusqu’en 1941, les communistes et la CGT menaient des actions de sabotage de l’armée française en faveur des allemands (si, si, entendu sur CNews !)

Pourquoi Charles de Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

Si on pose la question aux lycéens studieux en histoire, ou aux journalistes qui commentent, ils seraient bien en mal de répondre. Car personne ne cite cette phrase terrible du grand général à propos de la bataille de Normandie, « La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. »

En fait, De Gaulle savait comme tout le monde jusqu’en 1980 que le tournant de la guerre était la victoire soviétique de Stalingrad et pas le débarquement de Normandie, et surtout que les USA croyaient venir en conquérant en Europe et voulaient décider de l’avenir de la France, point sur lequel De Gaulle était d’accord avec les communistes, c’est au peuple français d’en décider, pas aux GI... On dirait aujourd’hui "pas à l’OTAN"...

Pourquoi il faut aujourd’hui refuser de suivre l’OTAN dans l’économie de guerre ?

L’enjeu très actuel des cérémonies du débarquement n’est plus la lutte contre la peste brune, mais la guerre des idées pour imposer une lecture occidentale de la guerre actuelle, en Ukraine comme ailleurs en Palestine, au Congo ou au Yémen.

De son côté, Poutine ne se prive pas non plus d’utiliser la "grande guerre patriotique" comme référence justifiant son intervention en Ukraine, mais il faut bien reconnaitre que depuis 20 ans, ce sont bien les pays de l’OTAN qui installent des missiles et des bases tout autour de la Russie, pas l’inverse !

Comme en 1914, quand les médias allemands justifiaient la guerre en dénonçant le méchant tsar et que les médias français justifiaient la guerre en dénonçant le méchant Kaiser, quand les médias nous désignent un méchant fou ou dictateur, il faut toujours s’interroger sur les enjeux économiques, d’accès aux ressources, qui sont derrière les guerres.

La guerre au Congo n’est due ni à un président fou du Rwanda, ni à un président corrompu du Congo, mais bien aux richesses énormes du sous-sol !

Quelles sont les ressources en jeu dans la guerre d’Ukraine  ? qu’est-ce qui motivait l’OTAN depuis 2000 à dépenser tant d’argent pour des bases militaires autour de la Russie quand celle-ci semblait être en pleine débâcle ?

Qui peut encore croire, après le scandale des armes de destruction massive inventées par les USA pour justifier la guerre, au discours occidental de la démocratie et des droits de l’homme dont tout le monde se fout quand il y a des affaires juteuses, que ce soit avec le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Non, ce sont bien les intérêts économiques qui justifient les décisions de l’OTAN, et la guerre en Ukraine n’a de sens qu’en regardant la géopolitique de l’accès aux ressources autour de la mer Caspienne, et de cette Crimée que les géographes appellent « la tour de contrôle de la Mer Noire », et pour laquelle l’armée française s’est déjà cassé les dents en 1921. Regardez la carte et les noms de pays en partant de la Crimée ; Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, et donc Bakou au bord de la Caspienne, vous pensez qu’il n’y a pas de rapport avec le gazoduc Nord-stream ?

Revenons aux cérémonies du débarquement et aux prochaines élections européennes puisqu’à l’évidence, le président va s’en servir. L’enjeu qui devrait préoccuper tous les démocrates et progressistes, c’est la poussée des extrêmes-droites, du fascisme partout dans le monde occidental, Trump n’en étant peut-être qu’une variante. Certes, il y a des fascistes partout, en occident comme dans le Sud global, en Russie ou en Inde. Mais le fasciste devenu président d’Argentine ne s’est pas trompé de camp, rompant les relations avec les BRICS pour se retourner vers les USA.

Oui, la bête immonde relève la tête, et il faut dire la vérité, c’est une création occidentale. C’est tout le danger de cette attitude antirusse des cérémonies du débarquement, qui vise à effacer le souvenir du nazisme pour valoriser un occident qui se défendrait contre des dictateurs, alors même qu’il met partout en scène les extrêmes-droites, des USA à Israël, d’Ukraine en Italie, d’Espagne en Pologne…

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