Les missions des Udaf et de l’Unaf sont inchangées depuis 1945 :
- donner leur avis aux Pouvoirs Publics sur les questions d’ordre familial et leur proposer les mesures qui paraissent conformes aux intérêts matériels et moraux des familles ;
- représenter officiellement auprès des Pouvoirs Publics, l’ensemble des familles ;
- gérer tout service d’intérêt familial dont les Pouvoirs Publics estimeraient devoir leur confier la charge ;
- exercer l’action civile devant toutes les juridictions relativement aux faits de nature à nuire aux intérêts moraux et matériels des familles.
Depuis une réforme profonde en 1975, menée 30 ans après la création de l’Unaf et des Udaf à l’initiative des militants familiaux, le mouvement familial ne semble plus capable de se remettre en question, alors que depuis 20 ans, on assiste à une baisse constante du nombre d’associations familiales et de leur nombre d’adhérents, une perte d’influence du mouvement familial, des menaces sur son financement et des marques de défiance de la part des pouvoirs publics.
Le poids prépondérant de certains mouvements ruraux et de services (Familles Rurales, les MFREO et les ADMR représentent 45 % du total des familles adhérentes au niveau national), font que la sociologie du mouvement familial est loin d’être en phase avec la société. De plus, cela ne concourt pas à l’expression démocratique lors des votes internes.
Autre conséquence, la diversité du mouvement familial, qui en est une richesse mais aussi la condition de sa représentativité, ne se retrouve pas dans les représentations. C’est d’ailleurs pour cela que les pouvoirs publics en sont parvenus à flécher certaines représentations.
À la veille de son 80ᵉ anniversaire, le mouvement familial est donc malade. Malade de son incapacité à évoluer et à se renouveler pour être un tant soit peu en phase avec la société, ce qui est un problème sérieux pour un corps intermédiaire représentatif.
Face à une gouvernance sourde, la réponse politique a été jusqu’à maintenant de diluer le poids du mouvement familial et de faire des injonctions pour assurer la représentation des familles homoparentales. Mais il est probable que cet immobilisme du mouvement familial dans un environnement en constante évolution finisse par venir à bout de la patience d’un futur gouvernement.
Pourtant, les missions du mouvement familial sont pertinentes et méritent d’être poursuivies et revalorisées, pour autant que sa représentativité ne soit pas qu’un simple mot, mais bien une réalité. Alors que faire ? Il faut faire savoir que de rares mouvements familiaux progressistes, au premier rang desquels l’Ufal, sont à l’œuvre pour favoriser ces évolutions. Mais sans peser numériquement, ils ne sont guère entendus et encore moins écoutés. Nous lançons donc un appel à venir rejoindre l’Ufal pour lui permettre d’une part d’améliorer le fonctionnement et la représentativité du mouvement familial, et d’autre part développer son action sociale et familiale conforme aux principes de la République laïque et sociale.
Par Christian Gaudray, membre du bureau national de l’Union des familles laïques.