Demandez-lui si les échecs peuvent être un pont entre les peuples et les nations, il répond immédiatement : « Les échecs, c’est l’école de ‘’comment on prend en compte ce que fait mon adversaire’’ ». Pour lui, l’apprentissage premier du jeu est l’empathie : « Essayer de se mettre à la place de son adversaire pour imaginer ce qu’il va faire, ses plans, pour pouvoir y répondre en les anticipant ».
Le conflit y existe, mais il est cadré, stabilisé, symbolique. La guerre, mais transposée dans un espace où les règles ne changent pas au milieu de la bataille.
Les échecs comme pont entre les peuples
Taylan aime remonter le temps pour rappeler le chemin parcouru par ce jeu venu d’Orient. « Le jeu a traversé les époques en se mêlant aux cultures. Le nom des pièces a bougé dans ce voyage-là », explique-t-il. Il donne l’exemple du fou français : « On disait d’abord “fol” au Moyen Âge, qui consonne avec le mot ”fil” qui veut dire éléphant en indien et arabe. Le fou du roi n’a jamais fait la guerre, mais l’éléphant oui. »