Pour elle et son collègue socialiste Loïc Henaff, cette renaissance ne pourra se faire « sans les travailleurs des usines », sans « leur expertise, leur expérience, leur énergie et leurs savoir-faire ». Elle précise pour Liberté Actus la manière dont elle voit les choses, notamment pour sa propre région, « forte d’un inestimable potentiel agroalimentaire ».
Dans cette tribune, tu appelles d’emblée à réviser la « relation qu’entretient chacun de nous au travail ». Tu sous-entends qu’il faut en finir avec l’idée que l’industrie est un « sous-secteur » et qu’il faut redonner toute leur place à ces hommes et ces femmes qui font tourner nos usines ?
Gladys Grelaud : Oui, mais cela va même au-delà. La responsabilité n’incombe évidemment pas à chacun individuellement mais bien à la société capitaliste. La mondialisation a conduit à éloigner les consommateurs des producteurs. Lorsqu’on marginalise et éloigne la production, on déprécie aussi le producteur. L’appât du gain et la concurrence mondiale ont entraîné des délocalisations à marche forcée, des conditions salariales de plus en plus difficiles. Or, sans travailleurs et travailleuses, la réindustrialisation demeurera une chimère.