Marion Fontaine est professeure au Centre d’histoire de Sciences Po. Ses recherches portent sur l’histoire des mondes miniers, l’histoire de la crise des sociétés industrielles ainsi que sur l’histoire des socialismes et du mouvement ouvrier. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler sur Liévin et la catastrophe de 1974 ?
Je connaissais déjà le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais par mes travaux précédents, et j’avais envie de travailler sur les années 1960-1970 et la période de la fin de l’exploitation, période beaucoup moins étudiée que celle du XIXe siècle par exemple.
C’est en feuilletant la presse de l’époque que je me suis rendu compte de l’écho qu’avaient eu la catastrophe et le nombre important de victimes (42). Il m’a semblé intéressant alors de l’étudier, d’autant que c’est quasiment l’une des dernières grandes catastrophes minières en France. Je voulais comprendre son déroulement, les réactions qu’elle avait suscitées, mais aussi analyser à travers elle certains aspects de la fin de l’exploitation minière.
Comment expliquez-vous que la catastrophe ne donne lieu à aucun mouvement de masse organisé ? Est-ce là l’illustration de la résignation ouvrière ?
La…