Les échecs ont toujours été liés à la réflexion stratégique et militaire. Marx, joueur passionné, ne se contentait pas de s’amuser. Il voyait dans le jeu un outil pour comprendre les chaînes de causalité, l’anticipation et la planification. D’ailleurs, ses parties avec Engels sont restées célèbres. « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde », écrivait-il, « il s’agit de le transformer ». La pensée théorique ne se limite pas à la contemplation. Elle doit guider l’action, tout comme la stratégie aux échecs doit guider chaque coup.
Lénine, de son côté, amateur éclairé, utilisait volontiers le vocabulaire du jeu dans ses réflexions sur le rapport de force, la distinction entre tactique et stratégie, les replis et les offensives. Toutes ces notions font écho au vocabulaire du jeu et à la nécessité de comprendre la position de l’adversaire avant de prendre une décision. « Comprendre les rapports de force, anticiper les mouvements, calculer plusieurs coups à l’avance : c’est exactement ce que…