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Édito

Un ministre au service de l’Europe à Matignon !

Accès libre
Mise à jour le 6 septembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Union européenne Gouvernement Macron

Tout ça pour ça, serait-on tenté d’écrire après la nomination de Michel Barnier à Matignon. Car, on a beau dire, 51 jours, c’est long, très long. Toutes références ou comparaisons tentées avec la IVᵉ République ou avec nos voisins européens. Pour justifier ce long intermède, Emmanuel Macron a plaidé la stabilité. Toutes et tous, disent l’Élysée et les ministres démissionnaires, n’auraient pas résisté à la censure de l’Assemblée nationale.

Alors finalement, et après 51 jours de recherche et autres tergiversations, le choix du président se porte sur un briscard de la politique, Michel Barnier. Un homme de droite qui ne correspond pas au choix des électeurs des législatives. Car Michel Barnier — son nom fera date en raison de l’originalité de cette séquence politique de la Cinquième République – n’est pas un inconnu.

Se revendiquant gaulliste social, l’homme de 73 ans a commencé sa carrière politique dès l’âge de 22 ans, lorsqu’il a été élu au Conseil général de Savoie dont il est devenu président. En 1978, il est élu député et devient benjamin de l’Assemblée nationale. Celui que l’on présente comme un « homme de compromis », qui ne fait pas trop de vagues, a toujours été fidèle à ses idées : UDR, RPR, UMP, LR. 50 ans de carrière politique et même pas peur de ce qui lui arrive aujourd’hui.

Et pour cause. Michel Barnier n’est pas là pour faire de l’ombre au Jupiter élyséen. Il ne nourrit pas de velléité pour 2027. Pas que l’on sache, même s’il avait demandé l’investiture de son parti pour la présidentielle de 2022. Pour Emmanuel Macron, c’est fondamental. Mais, ce qu’il faut retenir, c’est ce qui éclate au sein du CV du nouveau Premier ministre : l’Europe. Outre les portefeuilles ministériels qu’il a occupé dans les gouvernements de droite depuis 1993 (Environnement, Agriculture, Affaires étrangères…), c’est l’Europe qui retient ici toute notre attention.

Déjà ministre délégué aux Affaires européennes sous la présidence de Jacques Chirac en 1995, cet européen convaincu sera Commissaire européen à la politique régionale et responsable des subventions européennes (un tiers du budget de l’UE, c’est dire). En 2010, il négocie la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et en 2014, le député européen est nommé commissaire au marché intérieur et aux services. Alors que le ministre démissionnaire de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, n’a de cesse d’alerter sur la dette française et sur notre placement, par la Commission européenne, sous procédure pour « déficit public excessif », le nouveau chef de gouvernement connaît déjà sa feuille de route. Il aura à cœur de rassurer Bruxelles et d’imposer une nouvelle politique d’austérité à la France.

Le désormais locataire de Matignon s’y connaît. Il a su prendre sa part à la mise en œuvre de la politique de délocalisation et de désindustrialisation, à l’appauvrissement, à la perte de souveraineté de notre pays, à la casse de nos services publics.

Le voilà à nouveau à pied d’œuvre. Les victimes de la réforme des retraites, de la loi immigration et de la future réforme de l’indemnisation des chômeurs en feront bien évidemment les frais. Emmanuel Macron peut compter sur un collaborateur efficace, zélé et loyal. Il peut retrouver le sommeil.

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