Nul doute, et les instituts de sondage ont beau dire, les résultats du second tour des élections législatives anticipées nous offrent un nouveau rebondissement. En clair, le Rassemblement national, que l’on prédisait à la porte du pouvoir avec une majorité absolue ou une majorité relative forte, est relégué à la troisième place. Le sursaut républicain a fonctionné, la chose est indiscutable et c’est tant mieux. Ce lundi matin, nombreuses sont les gorges moins nouées.
Sans nous noyer dans les chiffres, retenons un taux de participation exceptionnel (67,5 %), un gain de sièges substantiel à l’Assemblée nationale pour LFI, le PS et les écologistes, une régression pour Renaissance, un maintien pour Les Républicains hors tendance Ciotti et… un élan pour l’extrême droite du Rassemblement national.
Le Rassemblement national reste en embuscade et nous promet de ne pas en rester là. Ce n’est pas une surprise. Son échec est réel, pour cette élection. L’œuf du serpent n’est pas mort. La question qui se pose désormais est de savoir que faire de ce sursaut républicain et de ses résultats. Durant la campagne, très brève en la circonstance imposée, de nombreuses promesses ont été faites par le Nouveau Front populaire. Nous serions tentés de dire « banco », sauf pour ce qui relève de la guerre en Ukraine. Définitivement, il faut œuvrer pour la paix. La gauche doit se battre, sans tergiverser, pour la paix. De la même façon, il faut exiger un cessez-le-feu en Palestine, l’arrêt de la colonisation, le refus des velléités guerrières de Netanyahou. La gauche n’est pas antisémite, le NFP n’est pas antisémite. La volonté de paix n’est pas antisémite. Il faut avancer.
Reste le sens des scrutins de ces dernières semaines. Celui des Européennes qui traduit un ras-le-bol de toutes celles et ceux pour qui la trahison du référendum de 2005 est demeurée en travers de la gorge.
Au-delà, il y a le sentiment d’abandon, depuis bien trop longtemps, des préoccupations sociales. Quelles réponses sont-elles désormais possibles à l’urgence sociale ? La liste est longue : la hausse du Smic et du pouvoir d’achat, le retrait de la réforme des retraites imposée par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne (qui vient d’être élue députée Renaissance), le retrait de la réforme de l’assurance chômage, le retrait de la loi Immigration de janvier dernier, l’abandon de la loi portant sur le regroupement de l’audiovisuel public, une politique de la santé qui permette un accès aux soins pour tous et qui mette un terme aux fermetures des services, une politique de logement social permettant à tous de se loger dignement, etc.
Les résultats électoraux du second tour des législatives apportent un soulagement et une respiration. Les vacances qui débutent et les Jeux olympiques qui vont s’ouvrir contribuent aussi à se détendre. C’est légitime. Mais le second tour ne doit surtout pas avoir un effet « ventoline » qui permet de retrouver son souffle de façon temporaire. L’état de la France et de ses citoyens mérite un traitement de fond pour vivre sainement de façon durable. Rien ne sera possible sans le peuple. Dans les trois mots « Nouveau Front populaire », il y a le dernier, si beau, mais si mal entendu : « populaire ». Il nous faut donc nous mobiliser. Il est indispensable que les travailleurs réclament, exigent, portent leurs revendications dans la rue et dans leurs entreprises. Il est indispensable que les partis de gauche, le parti communiste, comme tous ceux qui relaient la voix de celles et ceux qui se lèvent tôt pour trop peu en retour, soient à leurs côtés.
La promesse du 7 juillet ne doit pas être vaine. Elle doit être l’aube d’une lutte qui changera nos vies.