Mais Bayrou, lui, n’en souffle pas mot. Alors que sa conférence de presse portait précisément sur le budget de la nation, il n’a pas évoqué ces centaines de milliards promis à l’Oncle Sam… dans le dos de la nation. Par un tour de passe-passe devenu habituel, il joue la carte d’un vote de confiance au Parlement, prévu pour le 8 septembre prochain.
Nul doute que le torrent d’annonces sert à éloigner encore un peu plus les Français de la question du budget. Deux jours fériés en moins, d’innombrables coupes plus abstraites les unes que les autres pour qui n’est pas initié aux débats budgétaires et la promesse d’un débat à la mode « tout noir ou tout blanc ». Bref !
Sous couvert de « transparence », François Bayrou fait tout pour éloigner le sujet des Français. Bien facile ensuite de jouer la carte du : « faites-nous confiance, nous sommes les savants, nous maîtrisons les choses ». Que de maîtrise ! La dette explose, l’industrie s’écroule, les faillites s’enchaînent.
Bayrou s’inquiète de la dette ? Très bien. Mais il oublie d’expliquer qui la détient. Il oublie de dire que c’est sous Macron qu’elle est passée, pour l’essentiel, entre les mains des marchés financiers étrangers. Il oublie surtout d’avouer que ce choix nous met à genoux devant eux. La « charge de la dette », c’est-à-dire le remboursement des intérêts de la dette, sera bientôt le premier poste de dépense de l’État.
Quoi qu’il en soit, le Premier ministre ne semble pas vouloir s’exprimer sur l’essentiel pour le moment. C’est-à-dire sur les centaines de milliards d’euros qui filent pour la guerre et vers les États-Unis, pendant que l’on fait les poches des Français. De s’expliquer sur la chute continue de notre industrie alors que notre pays regorge de potentialités. De justifier l’appauvrissement généralisé et le déclassement du niveau de vie des travailleurs, alors qu’une minorité se goinfre toujours plus.
Bien sûr, s’il venait à s’exprimer sur tout cela, il serait contraint d’avouer que ce n’est pas un accident, ni même une erreur de gestion, mais bien le fruit d’une soumission savamment entretenue aux marchés financiers étrangers, à l’Union européenne et à Washington.