L’impression de voir son pays « décrocher » s’explique. Bien sûr, il y a les fermetures d’usines, la chute du secteur productif et le délitement du tissu industriel. Sans même parler de la destruction méthodique des services publics et, plus globalement, du détricotage du « modèle français » en place depuis (au moins) 1945. Tout cela peut être mis, pour une bonne part, sur le dos de choix politiques conscients, dirigés dans l’intérêt de quelques-uns.
Mais « si ce n’était que ça » pourrait-on dire. Il suffirait de reconstruire ce qui existait hier. Il suffirait d’amorcer l’effet criquet et de rebâtir ce qui avait fait la force de notre pays. Cela permettrait, mécaniquement, de retrouver un niveau de vie perçu comme bien meilleur – c’est très relatif, avouons-le. Problème : les choses ont radicalement changé. La « mondialisation » est passée par là, pour le meilleur et pour le pire ; les gains de productivité ont été gigantesques et, enfin, l’essentiel du commerce et de la production mondiale s’est déplacé.
Entre nostalgie stérile et déni du réel
Alors, certains se placent en tenants d’un « monde d’hier », espérant peut-être obtenir quelques victoires électorales en jouant sur le…