Le Lot, qui compte aujourd’hui 175 000 habitants, est le département le plus âgé de France. 39 % de sa population a plus de 60 ans, dont 15 % a plus de 75 ans. Les retraités constituent donc une force de frappe non négligeable au plan économique et social.
Pourtant Macron a décidé de leur cogner dessus après s’être livré à une longue campagne de stigmatisation à leur égard, au motif qu’ils coûteraient trop cher à la société. Ainsi, après avoir supprimé en 2014 la demi-part supplémentaire octroyée aux veuves et veufs, le gouvernement envisage pour le budget 2026 de les priver de l’abattement de 10 % pour le calcul de leur impôt sur le revenu.
8 millions de retraités concernés
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Alors que le gouvernement ne cesse de clamer qu’il ne créera pas de nouvel impôt, cette mesure inique rendra imposables 500 000 contribuables qui jusqu’à présent ne l’étaient pas. Les plus de 75 ans devenant imposables devront également s’acquitter de la taxe foncière dont ils étaient exonérés. Globalement, la suppression de l’abattement de 10 % impactera 8 millions de retraités alors que les pensions ne sont pas indexées sur l’inflation. Des retraités qui soutiennent déjà financièrement leurs enfants et petits-enfants.
La recette espérée par le pouvoir est de l’ordre de 4 milliards d’euros, soit l’équivalent de ce que rapportait l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, généreusement supprimé par Macron pour ses copains patrons.
Macron, doux comme un agneau avec le MEDEF, est intransigeant avec les retraités qu’il piétine allègrement. Or les retraités jouent un rôle de tout premier plan dans la vie de la cité au travers de leurs différents engagements bénévoles pour lesquels ils ne perçoivent rien. Cet engagement totalement altruiste les honore et mériterait largement d’être valorisé. Le mépris affiché à leur encontre pourrait finir par les lasser de donner autant de temps et d’énergie pour si peu de gratitude. Dans le mouvement associatif, non seulement ils paient de leur personne, mais souvent ils paient de leur portefeuille !
48 % des présidents d’associations sont retraités
Il faut savoir que 48 % des présidents d’associations sont retraités et que 32 % des élus municipaux ont plus de 60 ans. Il faut donc mesurer le cataclysme que représenterait la prise de distance des retraités vis-à-vis de leur engagement citoyen. Les retraités ne sont pas un poids pour la société, ils en sont un atout. Encore faut-il que les décideurs politiques en aient pleine conscience et qu’ils cessent de les presser comme des citrons ! En solidarité avec les actifs mais aussi forts de leurs propres exigences, les retraités doivent prendre toute leur place dans les mobilisations sociales, comme ils le font à chaque occasion, ne lâchant pas un combat qui fut le leur durant toute une vie de labeur. Voilà pourquoi la syndicalisation des retraités et leur organisation dans la CGT est un enjeu de tout premier plan.